lundi 23 novembre 2009 par Nuit & Jour

Après les résultats catastrophiques aux différents examens de l'année dernière, s'il y a un corps de métier qui doit des explications et des excuses à la nation ivoirienne, c'est bien évidemment les enseignants. Mais les résultats, on ne peut plus déshonorants n'ont pas interpellé la conscience de ceux-ci qui, contre toute attente, s'illustrent de la plus mauvaise des manières cette année encore.

Les enseignants du secondaire ont durci le ton depuis le lundi 16 novembre 2009, en paralysant les établissements secondaires du public. Par cette grève les enseignants ivoiriens souhaitent se faire entendre. Au centre de leur préoccupation, l'amélioration de leur situation salariale comme promis l'an dernier par le ministre Bleu Lainé. L'objectif est donc de jeter le discrédit sur le Ministre pour n'avoir pas tenu ses promesses. En s'inscrivant dans une telle logique, les enseignants du secondaire montrent à tout le peuple de Côte d'Ivoire l'amnésie criarde dont ils font preuve eu égard aux résultats catastrophiques au Baccalauréat et au BEPC session 2008-2009. C'est vrai que tous, animés d'une même envolée de colère avaient tiré à boulet rouge sur le ministre Bleu Lainé, jusqu'à souhaiter son départ pour incompétence. Malheureusement, aujourd'hui plus qu'hier l'histoire est plus persistante et met devant les projecteurs tous ceux qui rament à contre courant de l'émergence d'une véritable politique d'éducation en Côte d'Ivoire. En première ligne de ceux-ci les enseignants de Côte d'Ivoire.

Les enseignants, ennemis de l'école en Côte d'Ivoire

Voici maintenant près de deux décennies que l'école ivoirienne est confrontée à de réelles difficultés, liées principalement à l'égoïsme et à l'insouciance de ses principaux animateurs. En effet, les enseignants toute catégorie confondue, ont fait de leur problème de traitement salarial l'une de leur raison d'être. Au point où ceux-ci ne se gênent pas pour étaler leur misère à tout bout de champ à travers des revendications farfelues. Les professeurs et les instituteurs qui semble-t-il se seraient associés au mouvement jeudi 19 novembre dernier, par leur absence fort remarquable dans les différents établissements primaires publics hier matin, sont inscrits dans un esprit de sabotage manifeste de l'école ivoirienne. A ce niveau ; toutes les forces vives de la nation sont interpellées. Car l'avenir du pays travers les élèves est en péril. Comment comprendre que les associations des parents d'élèves ne soient pas sensibles aux difficultés dans lesquelles les enseignants plongent les élèves de Côte d'Ivoire. Les résultats de l'année dernière ont laissé toute la Côte d'Ivoire dans une situation de totale découragement. Ils agissent chaque année comme si la Côte d'Ivoire avait retrouvé ses marques économiques, comme si le pays ne subissait pas les aléas d'une crise politico-militaire aux contours encore voilés. Pour eux chaque année scolaire est une nouvelle occasion de revendiquer. Le faisant, les enseignants ivoiriens pensent certainement qu'ils sont les seuls à qui l'Etat de Côte d'Ivoire doit un meilleur traitement. Seulement, contrairement aux enseignants, les autres sont parfaitement conscients de leurs responsabilités. Car pour tout professionnel, en principe l'échec équivaut à une profonde remise en cause en vue.

Les enseignants, éternels insatisfaits

Le problème des enseignants qui semblait pourtant être résolu grâce au décrochage revient malheureusement de façon récurrente pour hypothéquer dangereusement l'avenir de nombre d'enfants. Mais curieusement leur revendication est de plus en plus persistante sous le mandat de Laurent Gbagbo, celui qui a eu l'ingénieuse idée de décrocher les enseignants de Côte d'Ivoire, de sorte que les nouveaux dans le métier ne connaissent pas l'injustice du salaire à deux vitesses. Malgré tous ces efforts, la soif des enseignants ne semble pas avoir été étanchée. Et le plus surprenant c'est le fait qu'ils entreprennent leurs man?uvres de déstabilisation après que les parents aient déboursé d'énormes moyens pour l'inscription de leurs enfants. Aujourd'hui plus que jamais, la société civile, les organisations des droits de l'Homme et toutes les couches sociales sont interpellées afin de signer la fin de telles légèretés, et d'une mauvaise foi aussi évidente. C'est bien évidemment la mauvaise foi avérée des enseignants. Car nul n'est besoin de rappeler que personne ne les a obligé à embrasser ce corps de métier. Ils y ont postulé volontairement, sachant bien évidemment le traitement auquel ils seraient soumis. Mais une fois qu'ils sont admis, l'enseignement devient dès lors leur dernier souci, et ils s'inscrivent dans de véritables luttes syndicales, sacrifiant la vie de leurs élèves.

Idrissa Konaté

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