samedi 21 novembre 2009 par Nord-Sud

La filière oléagineuse perd de sa saveur dans la sous-région. Eu égard aux effets de la crise en Côte d'Ivoire et à certains problèmes structurels, les industries oléagineuses de l'espace Uemoa sont davantage confrontées à une absence de compétitivité qui menace leur survie. Il s'agit notamment de l'amenuisement de l'approvisionnement du marché en matières premières et de périodes de plus en plus longues de fermeture de certaines unités de production avec la mise au chômage technique du personnel. Selon Mme Bintou Diallo, présidente de l'Association des industriels de la filière oléagineuse de l'Uemoa (Aifo-Uemoa), outre ces difficultés, le marché communautaire doit faire face à l'importation massive des huiles hors communauté et surtout à la prise en otage des produits en provenance d'Asie du Sud-Est. Conséquence, les industriels de l'Uemoa assistent impuissant à la mévente de leurs produits. Nous sommes en train d'assister à la disparition des unités industrielles du secteur oléagineux. Alors même qu'il y a un déficit important d'huile alimentaire à combler dans la sous-région, s'est-elle inquiétée, hier à Abidjan à l'ouverture de la 8ème assemblée générale de l'Aifo-Uemoa dont l'organisation a été confiée à la société Sania, filiale du groupe Sifca. Pour Mme Bintou Diallo, le contexte va s'aggravant à telle enseigne que les filières arachide et coton sont appelées à disparaître. Puisque sur 13 membres que compte l'association, seulement 7 sont actifs. Pour trouver une solution aux problèmes de la filière, l'Aifo a initié depuis 2004 à Lomé (Togo), une étude sur la filière oléagineuse dont l'atelier régional de validation a eu lieu le 8 octobre dernier avec d'importantes recommandations. Il s'agit de promouvoir la consommation des produits d'origine Uemoa, de contractualiser les rapports entre les producteurs et les transformateurs pour sécuriser leur approvisionnement. Ces résultats prévoient également la réforme de la fiscalité de porte, l'instauration d'un régime de taxation de l'exportation des matières premières oléagineuses et la lutte contre les barrières non tarifaires, etc. Il paraît donc indispensable, a souligné Bintou Diallo, que tous les Etats membres s'impliquent pour la mise en ?uvre effective des différentes recommandations. Le gouvernement a actuellement en chantier un grand programme d'amélioration de la compétitivité de nos entreprises. Le secteur des oléagineux occupera une place très importante dans ce programme, a-t-elle rassuré.

Cissé Cheick Ely

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