vendredi 20 novembre 2009 par Fraternité Matin

Le Chef de l'Etat a appelé, hier, au stade Losséni Soumahoro de Séguéla, les Ivoiriens et surtout les acteurs politiques à être patients vis-à-vis de la Commission électorale indépendante (Cei) et du gouvernement pour les élections. Ne bousculez pas la Cei. Ne bousculez pas le gouvernement. Ils sont déjà arrivés. On est déjà aux élections, a-t-il dit à l'endroit de ceux qui critiquent la Cei et l'équipe du Premier ministre Guillaume Soro. Comme vous dites ici : ?'tchoco tchoco'', on va voter. Ne soyons pas plus impatients que le temps. Nous avons fait le plus gros travail, nous sommes là et nous allons terminer. Aidez la Cei, aidez le gouvernement à terminer en douce le travail qu'il y a à faire, plaidé le Président de la République. Il s'adressait ainsi aux populations de la région du Worodougou qui se sont massivement rassemblées au stade Losséni Soumahoro pour le meeting de clôture de la visite d'Etat qu'il effectuait dans leur région. La paix est là. Il nous manque un dernier acte, un tout dernier acte : l'acte électoral. Nous attendons à n'importe quel moment l'affichage des listes électorales provisoires Certains s'impatientent. Ne vous impatientez pas, a-t-il insisté. D'autant que, a-t-il soutenu, les élections ne sont plus loin et que l'affichage des listes électorales est imminente.

Puis Laurent Gbagbo a expliqué aux populations du Worodougou le sens de sa tournée dans leur région. Nous sommes venus vous dire que la guerre est finie Il faut que nos parents comprennent que l'objet essentiel de ces visites surtout dans les zones Cno (centre, nord et ouest), c'est pour vous dire que la guerre est finie, que la paix est venue, que nous pouvons circuler Je vous apporte l'Etat. Je vous apporte la République. Je vous apporte la paix, s'est-il félicité. Une paix rendue possible, a-t-il précisé, par l'Accord politique de Ouagadougou qui a tracé l'axe central de la résolution de la crise. Tandis que le terrain, lui, impose que les problèmes se résolvent au coup par coup. Toutefois, il a averti : Mais c'est à nous tous de renforcer la paix. Aussi l'orateur a-t-il indiqué, comme il l'avait fait à Kani, quelques conditions du maintien de cette paix. Pour ce faire, il a invité les Ivoiriens et particulièrement les jeunes au travail. L'autre condition, a-t-il dit, est la réforme de la Justice pour la rendre crédible et attrayante pour les investisseurs qui sont aussi des pourvoyeurs d'emplois. Et cela, a-t-il dit, relève de la responsabilité de l'Etat. L'un des moyens pour l'Etat de renforcer la paix, c'est vraiment de rendre la Justice crédible. Tant que la Justice n'est pas crédible, tant que la plupart des hommes d'affaires nationaux et étrangers se plaignent de nos juges, ils ne vont pas investir. Or quand l'investissement s'éloigne, les emplois s'éloignent, a-t-il enseigné. Avant de promettre : Nous allons réfléchir à la réforme de la Justice.

Le Chef de l'Etat a donné satisfaction à de nombreuses doléances que les populations lui avaient présentées par les canaux du président du conseil général, Dosso Losséni, et du maire Amadou Soumahoro. Le Président Laurent Gbagbo a ainsi donné son avis favorable pour la construction de châteaux d'eau à Massala, Worofla et Sifié, l'octroi de quatre ambulances au département, la réhabilitation des écoles et centres de santé, l'affectation d'enseignants titulaires et de personnels médicaux dans les écoles et centres de santé, le renforcement de la capacité d'eau par la construction de bassins de traitement de l'eau, 50 nouveaux forages, dix kilomètres de bitume dans la commune de Séguéla, entre autres. Outre les doléances, le président du conseil général et le maire ont traduit la fierté, la joie et le bonheur des populations de recevoir le Président de la République. Ce qui, pour elles, est un signe tangible de la fin de la guerre. Ils ont rendu un vibrant hommage au Chef de l'Etat et au Premier ministre Guillaume Soro pour les efforts pour le retour de la paix dans le pays.

Le Représentant spécial du facilitateur, Bouréima Badini, a assisté à la rencontre du Président Laurent Gbagbo avec les populations. De même que des membres du gouvernement et les autorités militaires du pays. Les populations, elles, sorties en masse, étaient conduites par les autorités administratives, coutumières, les cadres et les élus du département.

Pascal Soro
Envoyé spécial

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