mardi 17 novembre 2009 par Nord-Sud

Les prétendants à la magistrature suprême sont obligés de faire des réglages. Il s'agit entre autres du réajustement des stratégies de précampagne. Il est question savoir comment repartir du bon pied, après une première vague d'investigations du terrain. Les agendas et les budgets y affairant, bouclés, sont les seconds chapitres à retoucher. La reprogrammation sera fonction des moyens financiers de chaque état-major. Ainsi, les bourses vont prendre ou perdre du volume. Ceci, selon les ambitions respectives des candidats. Etoffer ou compresser les agendas, voilà l'équation à résoudre. Mais, l'exercice a un coût. Il évolue soit en bénéfice ou en perte. C'est dire que le report peut être profitable ou préjudiciable. Les états-majors modestes pourraient arrondir les frais de leur sorties. Histoire pour eux de faire des économies. Mais les grosses machines électorales ne pencheront pas forcément pour l'épargne. Les gros calibres comme le Rdr, le Fpi, et l'Udpci dans une moindre mesure ne manqueront pas l'occasion de ratisser dans les régions qu'ils les avaient écartées pour insuffisance de temps. En revoyant l'ambition à la hausse, les factures prendront nécessairement du volume. Au plan diplomatique, il faut craindre que la destination Côte d'Ivoire n'intéresse de moins en moins l'extérieur. En effet, le pays qui attend le retour de la Banque africaine de développement (Bad), réduit ses chances de convaincre l'institution financière. Pourtant, les assurances lui avaient été données, au sommet, qu'au mois d'avril tout serait fin prêt pour l'accueillir. Or, il n'est si évident que le report de la présidentielle inspire optimisme au monde diplomatique. En somme, il faut se demander si le lobbying du pays vers la Bad ne restera pas longtemps sans suite. L'inquiétude peut être aussi partagée, pour ce qui concerne la levée des sanctions onusiennes. On ne peut s'empêcher de penser que l'Onu se confortera dans sa conviction que notre pays est le ''roi des reports '', comme le rapporte l'ironie dans les hauts lieux de la diplomatie. En effet, le Conseil de sécurité a récemment maintenu les sanctions prises contre la Côte d'Ivoire depuis 2004. L'objectif visé par cette flagellation, c'est d'amener les acteurs de l'Accord politique de Ouagadougou (APO) à respecter à la lettre leurs engagements. Mais avec le report de la présidentielle, dite porte de sortie de la crise, l'Onu voit les Ivoiriens s'éloigner du bout du tunnel. A terme, et à force de lassitude, le Conseil de sécurité n'est pas loin d'accorder sans réserve du crédit à toute les pressions que la France voudra mettre sur son ancienne colonie. Le retour en fort de l'Hexagone dans le jeu de la pression à outrance n'est pas à exclure. La France qui vient de concéder, mollement, un report de la présidentielle est susceptible de retourner sa veste. Cela ne surprendrait personne, vu qu'on lui a connu cette attitude depuis le début de la crise.

Bidi Ignace

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