mardi 17 novembre 2009 par Le Nouveau Réveil

Depuis le samedi 14 novembre dernier, Jean Roche Kouamé, journaliste au quotidien "L`Expression" a été désigné meilleur journaliste de Côte d`Ivoire en recevant le prix super Ebony. Soixante douze heures après, il nous livre ses sentiments.

Jean Roche Kouamé, vous venez d`être désigné super Ebony à la faveur de la douzième édition de la nuit de l`excellence, quels sont très sentiments ?
Merci à toi pour l`opportunité que tu m`offres. J`en profite pour réitérer sincèrement toute ma gratitude à toute l`équipe de l`Expression pour son soutien. Tu parles de nuit d`excellence, alors comprenez que c`est vraiment une nuit qui nous révèle au reste du monde pour le mérite que l`on nous reconnaît, ce que nous savons faire. Surtout après quatre mois d`existence de notre journal sur le terrain, ce n`est pas toujours évident.

Effectivement, l`on se souvient qu`il y a quelques mois, Jean Roche Kouamé et d`autres confrères avaient été remerciés par le quotidien Nord-Sud pour insuffisance de rendement, aurait-on dit. Quatre mois après, vous êtes désigné meilleur journaliste de l`année, quel commentaire en faites-vous ?
C`est une leçon que Dieu nous donne, c`est une leçon aux pauvres humains que nous sommes. Cela pour nous rappeler que c`est lui et lui seul qui détient le destin de l`humanité donc le destin de chacun de nous. Et tout seul à savoir quand élever ou rabaisser l`homme. Comme tu le dis bien, nous avions été remerciés à Nord Sud par des manières sur lesquelles je ne vais pas revenir. C`est donc l`occasion de dire qu`en nous remerciant, on pensait certainement nous jeter à la rue. Mais en voulant nous faire asseoir sur un tabouret, on vient sans le vouloir, de nous installer confortablement dans un fauteuil. Cela nous fait énormément plaisir et je pense que cela donne aussi à réfléchir à ceux qui en son temps ont raconté des choses pas catholiques sur nous. Nous formions une seule famille et même s`il y avait des incompréhensions, cela devrait être traité autrement parce que ce n`était pas une fin en soi. Malheureusement nous avions été taxés de tous les noms. Dieu merci, à peine dans la rue, d`autres personnes ont eu pitié de nous, nous ont fait confiance en nous offrant un nouveau cadre d`expression d`où le nom de notre actuel quotidien.

Par deux fois, le président du jury des Ebony 2009, Franck Anderson Kouassi a révélé au grand public le niveau très bas des productions enregistrées. Comment expliquez-vous ce fait ?
Personnellement les propos du président du jury ne m`ont pas du tout choqué parce qu`il le disait sans doute pour fouetter l`orgueil des journalistes. C`est un peu comme dans le milieu du football. Aujourd`hui, tous les journaux disent que le niveau du championnat est bas mais cela ne veut pas dire que l`Asec ou l`Africa n`a pas le niveau. Le niveau est bas peut-être parce qu`il y a une majorité qui tire vers le bas. Je suis d`accord avec lui que les productions n`étaient pas toutes de bonne qualité mais non plus tout n`était inacceptable. Nous comprenons donc difficilement son insistance surtout. Si la production avait été nulle, je ne crois pas que le super Ebony puisse avoir au moins 600 points sur 900. Je ne connais d`ailleurs pas individuellement les membres du jury pour qu`on dise, bon, comme c`est Jean Roche Kouamé, faisons-lui une faveur. Ils ont travaillé en toute indépendance avant de proclamer les résultats. Je pense donc qu`à travers l`appel de Franck Anderson Kouassi, tous les journalistes doivent se remettre en cause et travailler davantage.

Jean Roche Kouamé, sacré Ebony 2009, de retour à la maison, êtes-vous un homme nouveau, vous donnez-vous une nouvelle vision dans la collaboration avec les autres ?
(Rires) Jean Roche Kouamé reste Jean Roche Kouamé, toujours le même. Le prix de super Ebony ne va pas lui faire monter la tête. Je continue de faire le travail pour lequel j`ai tout abandonné comme je le fais habituellement. Tout se passe dans l`humilité, rien que l`humilité. Mais nous allons de grâce célébrer le super Ebony.

Vos nouvelles ambitions après votre sacre du week-end dernier
Bâtir une grande équipe. Peut-être que c`est à cause de cela, je roule ma bosse un peu partout. J`ai eu la chance de travailler auprès de certains aînés qui m`ont inculqué le sens du travail bien fait et c`est ce que je veux développer. Je profite pour rendre un hommage à ces grands noms de la presse tels que Bamba Alex Soulaymane et feu Jérôme Diégou Bailly. J`aspire donc à plus de professionnalisme vrai pour servir mon pays, et surtout mes lecteurs en toute impartialité pour une Côte d`Ivoire réunifiée.

Rappellez un peu l`état d`esprit dans lequel vous étiez avant la proclamation des résultats
J`avoue que ça été des heures terribles, il m`est arrivé même de me dire intérieurement pourquoi j`avais postulé. Je n`ai même pas pu prendre part au dîner parce que c`était le stress quand le suspense durait parce que ce n`était pas du tout évident. Je remercie le Dieu Tout Puissant de m`avoir permis d`être désigné le meilleur sinon le plus chanceux des meilleurs.

Interview réalisée par Dieusmonde Tadé
dieusmonde@yahoo.fr

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