lundi 16 novembre 2009 par Nuit & Jour

A quelques mois seulement de la tenue de la première élection présidentielle transparente et ouverte à tous, Nuit & Jour a décidé de faire une incursion au sein des partis politiques représentatifs du pays tels le PDCI-RDA, le FPI, le RDR et l'UDPCI. Dans l'acte 1 de ce dossier sur les trois (3) grosses plaies du parti sexagénaire, nous ferons cas de la défaillance notoire de sa cellule de communication.

Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), jeté aux orties le 24 décembre 1999 par la soldatesque de Robert Guéi ambitionne désormais de reconquérir le fauteuil présidentiel au soir de la future élection présidentielle. Cependant, en dépit de cette ambition du reste légitime, le vieux parti ne semble pas se donner les moyens de communication adéquats. Même si, revenu au bercail après 22 mois d'exil dans l'Hexagone le 15 octobre 2001, Henri Konan Bédié a créé dix (10) postes de secrétaires généraux adjoints dont un chargé de la communication.

La communication marginalisée au PDCI

Là encore, la réalité est que dans l'ordre protocolaire et hiérarchique, sur les dix (10) SGA, la communication occupe la 9e place. En plus, le secrétariat général adjoint chargé de la communication dirigé dès sa création par Gnamien Yao qu'assistaient Jean-Marie Kouassi Ahoussou, Denis Kah Zion, Drissa Coulibaly n'a jamais réellement fonctionné à cause du manque criard de moyens financiers. Plus grave, il se susurre au sein du parti Houphouétiste que toutes les propositions faites par ce département visant à redorer l'image gravement ternie du PDCI depuis le coup d'Etat du 24 décembre 1999 n'ont pas trouvé un écho favorable auprès des responsables du parti. Conséquence : la cellule de communication du vieux parti pêche par une incroyable défaillance contrairement aux autres formations politiques telles que le RDR, le FPI Tant et si bien que, le limogeage du premier responsable de ce département, M. Gnamien Yao courant 2008 n'a pas apporté la potion magique au PDCI. En effet, ni Augustin Dahoué Boigny, son successeur, encore moins Koudou Ballet n'a pu asseoir une stratégie efficace de communication du parti. D'ailleurs, les militants s'étonnent que nonobstant la présence de ces deux personnalités susmentionnées, le président Bédié se dote lui-même d'une cellule de communication parallèle dirigée par Emile Ebottié et d'un porte-parole en la personne du professeur Niamkey Koffi qui fait aussi office de communicateur. Du coup, l'on ne sait plus qui fait quoi au sein de la communication du PDCI. Il y règne désormais un véritable désordre qui, à la vérité, ne peut être profitable ni au parti, ni à son chef. Naturellement, cette situation ne peut que rejaillir sur ce parti aujourd'hui en panne de stratégie communicationnelle. De plus, les militants ne comprennent pas qu'alors qu'un homme comme Jean-Marie Kouassi Ahoussou est membre du secrétariat général adjoint chargé de la communication, il se retrouve sur la liste des responsables de la campagne de Bédié chargés de l'étranger. Comment cela a-t-il été possible ? Pourquoi N'zuéba a-t-il pris le risque d'affaiblir sa cellule de communication en la privant des compétences d'un homme qui a déjà fait ses preuves ?

Deux quotidiens contre cinq du FPI et du RDR

Assurément, par cette option, Henri Konan Bédié montre clairement à l'opinion qu'il se soucie peu ou prou de la bataille de communication pourtant primordiale dans une élection présidentielle aussi capitale que celle à venir. Surtout que le prince des Nambê a lui-même affirmé et ressassé qu'il mène son dernier combat à travers ce scrutin. Autre preuve de la défaillance de la communication du PDCI, la quasi-inexistence de certains organes à même de relayer les informations du parti. Et dans ce domaine encore, le PDCI n'est pas mieux loti que le FPI et le RDR qui totalisent, chacun deux, au moins cinq (5) organes de presse. Là où Henri Konan Bédié et les siens n'ont que le Nouveau Réveil et le Mandat comme seuls supports dans un conteste de bataille impitoyable d'opinions. Même à ce niveau, ces deux organes ne bénéficient d'aucun moyen substantiel de la part de la direction du PDCI. Leurs promoteurs sont donc obligés de se débattre comme de beaux diables pour assurer le fonctionnement de leurs organes. Et pourtant, il est de notoriété que, plus qu'une bataille de communication, celle qui opposera Gbagbo, Bédié et Ado à propos de la future présidentielle est une bataille d'opinions. Ainsi donc, le candidat qui aura réussi ce combat pourrait assurément prendre une longueur d'avance sur les autres prétendants au trône. Or à ce niveau, le PDCI et son candidat viennent loin derrière Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Car l'on se demande bien comment ce parti qui a géré l'Etat pendant quarante (40) ans et qui a cinq (5) ministres dans le gouvernement Guillaume Soro peut brandir l'argument de manque de moyens pour ne pas se doter d'un groupe de presse crédible et fiable. Comment a-t-il pu laisser mourir certains de ses organes de presse comme le Démocrate , le Rebond , Ivoir Matin , etc Et pourtant, il est de notoriété publique que les responsables de ce parti sont financièrement nantis à l'image des Dieng Ousseynou, Lambert Kouassi Konan, Jean-Michel Moulod, Kacou Tiapani, Patrick Achi, Allah Kouadio Rémi, etc En tout cas, au sein du PDCI, les militants éprouvent toujours du mal à comprendre cette situation et s'interrogent sur les réelles motivations de la réticence de leurs cadres à doter le parti d'un véritable groupe de presse. Or, en politique, cela se paie cash. Et Henri Konan Bédié risque de l'apprendre à se dépens au soir de la future présidentielle.

Acte 2

? Bureau politique, secrétariat général, conseil discipline
? L'inexistence des instances du PDCI
? Comment et pourquoi leurs animateurs ont démissionné

Michel Ziki

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