vendredi 13 novembre 2009 par Le Repère

Jusqu`à preuve du contraire, personne n`a encore saisi le Conseil constitutionnel pour lui demander son avis quant aux conditions à remplir pour aller aux élections. Mais, cela n`a pas empêché le président dudit Conseil, M. Yao-N`dré Paul de s`autosaisir et de donner sa position personnelle qui se confond (on l`aura compris) avec celle du Fpi -dont il est l`un des maîtres à penser- sur le désarmement. Dans un " arrêt oral " qu`il a rendu il y a de cela quelques jours à la bourse du travail à Treichville, il a déclaré que " sans désarmement, il n`y aura pas d`élection ", fondant sa décision sur des " attendu " qu`un certain parti politique qu`il n`a pas nommé mais qui n`est autre que son propre parti le Fpi, aurait été empêché de tenir un meeting dans une zone sous contrôle de l`ex-rébellion. C`est donc cet incident qui a justifié l`auto-saisine du Conseil constitutionnel. Mais M. Yao-N`dré semble oublier que son ami le président Laurent Gbagbo a dit le jour du dépôt de sa candidature à l`élection présidentielle, qu`il fera le désarmement par les armes après l`élection présidentielle. D`où vient-il donc qu`il parle, lui, de désarmement avant les élections ? Ignore-t-il que la question du désarmement des belligérants a été tranchée par l`accord complémentaire IV de l`accord de Ouagadougou ? Au demeurant, comment M. Yao-N`dré entend-il faire le désarmement des Forces nouvelles ? En utilisant les Fanci, la Licorne, l`Onuci ? Ou va-t-il demander au facilitateur, le président Blaise Compaoré du Burkina de le faire ? Ou plus simple, va-t-il pondre un arrêt pour demander aux ex-rebelles de déposer leurs armes ? A l`évidence, en prenant cette position qui n`a rien à voir avec le droit, M. Yao-N`dré a ruiné le peu de confiance que les Ivoiriens avaient placé en lui après sa nomination. Il aurait été saisi par n`importe quel parti politique ou n`importe quel citoyen que sa réaction dans un cadre solennel n`aurait surpris personne. Mais le faire comme il l`a fait, c`est prendre un gros risque. Surtout dans un contexte où tout ce qui sort de la bouche de tous ceux qui ont un rôle à jouer dans le processus électoral est scrupuleusement étudié par tous les Ivoiriens qui souffrent et qui prient " jusqu`aux heures où personne n`écoute " pour que les élections s`organisent enfin pour que les gouvernants s`occupent de leurs problèmes et ne se réfugient plus derrière la guerre pour justifier toutes leurs incompétences.

ASSALE TIEMOKO

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