vendredi 13 novembre 2009 par Le Temps

En annonçant l`impossibilité pour son Institution d`organiser le 1er tour de la présidentielle le 29 novembre 2009, comme initialement prévu, le président Beugré Mambé fait pousser un ouf de soulagement aux Ivoiriens.

Aucun mécanisme n`a pu sécuriser la date du 29 novembre 2009, choisie pour le premier tour de la présidentielle en Côte d`Ivoire. Bien que Robert Beugré Mambé, président de la Commission électorale indépendante (Cei), ait déclaré mordicus : "c`est la date qu`on ne peut pas décaler ". A la sortie d`une audience d`avec le Premier ministre, Guillaume Soro, en août 2009. Alors que visiblement, les Ivoiriens n`y croyaient pas du tout. C`est finalement lui-même qui a lâché le morceau, le mercredi 11 novembre dernier, au siège de ladite institution. Et le ciel n`est pas tombé sur le pays de Laurent Gbagbo. Bien au contraire, cet aveu réaliste du président de la Cei a libéré les Ivoiriens dans leur ensemble. Eux qui craignaient d`aller à des élections cafouillées. Avec une liste électorale floue et pleine d`erreurs. Pourtant perçu universellement comme étant un instrument majeur sur lequel, repose la manifestation de la démocratie. Cela ne pouvait en être autrement. Car, des semaines en arrière, le même président de la Cei n`excluait pas des ajustements. " Bien sûr, entre la date d`aujourd`hui et le 29 novembre, il y aura des réglages à faire, pour gagner du temps, sur certains chapitres d`activité. En tenant compte du temps que nous avons perdu, pour des raisons indépendantes de notre volonté () On a convenu qu`on fera des réglages dans le chronogramme ". Confiait-il prudemment. On comprend donc aisément maintenant, que tous ses discours qui invitaient à ne pas "bouger la date du 29 novembre 2009 ", visaient principalement à rassurer la communauté internationale. Les Ivoiriens eux, avaient déjà compris -de par les explications du représentant spécial de Ban Ki-moon (Sg de l`Onu) en Côte d`Ivoire, le diplomate coréen, Jung Yin Choi- que l`étape de la liste électorale provisoire constitue un maillon crucial dans la dynamique du processus électoral. En effet, l`onusien n`a cessé d`attirer l`attention des acteurs politiques sur l`impossibilité de tenir la date du 29 novembre. Faisant observer qu`un tel processus attendu de tous, obéit forcément à six (6) étapes incontournables. A savoir : la liste électorale provisoire et la gestion du contentieux ; la publication de la liste électorale définitive qui prendra quelques semaines ; la confection des cartes d`identité et des cartes d`électeurs qui prendra aussi quelques semaines ; la distribution des cartes ainsi que la préparation des 11.000 lieux de vote, qui prendront également quelques semaines ; la campagne électorale qui durera elle aussi quelques semaines et puis, le premier tour de scrutin présidentiel.
Méthodique à souhait, sa bonne foi lui a même valu quelques critiques dans certaines presses. Allant jusqu`à dire de lui qu`il est contre les élections en Côte d`Ivoire. Mais aujourd`hui, la réalité est là. Les structures techniques et la Cei n`en sont seulement qu`à la première étape. Elle se donne donc le temps de s`attaquer à la liste électorale dont elle est, de par la loi, responsable. Parce que consciente que les contestations, au niveau des élections, viennent toujours des listes électorales, de la confection des cartes électorales et de la distribution de ces cartes. Des faiblesses à éviter. Comme pour faire remarquer aujourd`hui, que la Cei a pour premier souci, de disposer d`une liste électorale consensuelle et, sans contestation, donc propre, qu`elle entend diffuser largement. En somme, les élections n'ont jamais été autant à portée de main. Mais tout dépendra de l'achèvement du processus d'identification.
Frimo K. Djipro
koukoudf@yahoo.fr

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