vendredi 13 novembre 2009 par Nord-Sud

Demain, nous aurons d'une part des Guinéens avec le couteau sous la gorge, ne voulant pas laisser passer aucune chance, fut-elle infime, d'accrocher le dernier wagon en direction de la Citadella de Luanda. Un groupe de joueurs talentueux comme Pascal Feindouno et Kemoko Camara ayant la volonté de ne pas mourir sans jouer une dernière Can.

On appelle cela, l'instinct de survie. De l'autre, on prépare la fête. On parle de mini-concert avant le match, de show après le match, de Arafat Dj, du duo Yodé-Siro, de Magic System, de feux d'artifices Tout ça, ça sert à quoi dirait l'autre , quand on a le devoir d'humilité et de respect de la mémoire des victimes du 29 mars ? Pourquoi cette obsession jubilatoire contradictoire avec la déclaration du vice-président de la Fif, Idriss Diallo, en début de semaine : nous jouerons avec sérieux, il s'agira de conserver notre inviolabilité au stade HB et notre position actuelle au classement Fifa . Le couac, il est bien là. N'aurait-il pas été plus courageux de dire que ce match pour les Ivoiriens est un match de gala, de remerciements, de fête ou tout ce que vous voudrez ? Parler d'invincibilité, d'inviolabilité, c'est se mettre une pression inutile. Ainsi, au lieu de rester dans une ambiance de fête quel que soit le scénario du match, on se met à la merci de la tension et du drame à la moindre échappée des Ismaël Bangoura, Pascal Feindouno ou Fodé Mansaré qui viendront jouer à fond tous les ballons ! Pour bien prendre conscience de cette distorsion dans les esprits, souvenons-nous de l'agacement manifesté par le sélectionneur national qui confiait aux journalistes, ne pas comprendre que dans les têtes, on ait déjà gagné la Can et accédé à la finale de la Coupe du monde ! Nous ne sommes pas prêt à gagner la Can et encore moins passer le premier tour de la Coupe du monde, pour cela il faut se battre . . Quand on voit combien ce onze Ivoirien est dépendant de Didier Drogba et de Yaya Touré, combien la blessure de Copa Barry met en évidence la faiblesse dans nos cages, il y a de quoi moins chanter et moins danser non ? Il faut aussi être conscient qu'une deuxième participation consécutive à une Coupe du monde est bien plus corsée. L'effet de surprise ne joue plus. Il faudra assumer son nouveau statut, s'imposer avec d'autres arguments les avons-nous ? D'où vient enfin cette obsession de toujours vouloir gagner d'avance ? Ou de vouloir gagner absolument quand on a droit à un match nul ou que l'on veuille faire la fête ? N'en déplaise à certains, la meilleure façon de toujours gagner, c'est de bien jouer ! Non, Jean-Marc Guillou n'est pas devenu malade, aigri

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La chronique de Nasser EL FADEL

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