jeudi 12 novembre 2009 par Le Temps

La grippe aviaire qui a secoué le secteur en 2006, n'a pas perturbé les acteurs. Au contraire, ils se frottent les mains.

Le secteur avicole de Côte d'Ivoire se porte très bien. Et ce, malgré le phénomène de la grippe aviaire qui a secoué les activités en 2006. Hier, à l'ouverture d'un séminaire qui se tient à Grand-Bassam sur le secteur, M. Jean-Marie Ackah, le président de l'interprofession avicole de Côte d'Ivoire (Ipravi) s'est dit heureux de cette situation et a félicité le gouvernement, pour son engagement sans équivoque en faveur du développement des productions locales d'une manière générale et en particulier, celle des produits avicoles. Le président de l'Ipravi indique que déjà en 2005, lorsque les importations des sous produits de volailles congelées perturbaient et menaçaient le marché local, les parlementaires ivoiriens ont revu à la hausse le niveau du prélèvement compensatoire sur ces sous produits. Ces résultats de ces mesures selon M. Jean-Marie Ackah se sont traduits par la réalisation d'un investissement de 5 milliards de Fcfa, dans le sous-secteur agro-industrie, entre 2005 et 2008. Ce qui a permis de porter la production des produits avicoles à 17866 tonnes de viande de volaille et à 708 millions d'?ufs de consommation en 2008, contre 9206 tonnes et 435 millions d'?ufs de consommation en 2005, soit une hausse de 94% et de 63%. Ces investissements se traduisent également sur les performances économiques. A ce niveau, le président de l'Ipravi fait remarquer que 50 milliards de Fcfa de chiffre d'affaires ont été réalisés pour 40000 emplois directs et indirects pour la seule période de 2008, alors que les chiffres d'affaires étaient à 40 milliards de Fcfa trois années auparavant. Autre satisfecit de l'interprofession, c'est au niveau de la production d'aliments nécessaires pour la consommation de ces volailles. Là, M. Jean-Marie Ackah, indique les performances enregistrées dans la filière entre 2005 et 2008 ont nécessité la mise en culture de 24000 hectares de maïs et de 32700 hectares de coton pour assurer la production du maïs et du tourteau de coton pour la fabrication de 200000 tonnes d'aliments de volaille. Ce dernier élément a permis de distribuer 15 milliards de Fcfa au monde rural. Sans vouloir influencer les résultats des experts sur l'impact de la hausse du montant des prélèvements compensatoires, le président de l'Interprofession et, par ailleurs, Directeur général de la Sipra (Société ivoirienne de production animale), a fait savoir au ministre Alphonse Douati, à charge de la Production animale et des Ressources halieutiques que le succès de tout programme de développement de leur secteur doit intégrer le maintien du niveau actuel du montant de ces prélèvements sur au moins quinze ans. Et ce, afin de permettre à la filière locale d'achever la mise à niveau de ses infrastructures de production et d'atteindre un niveau de compétitivité suffisant. Aussi souhaite-il que les participants et les experts à cet atelier, apportent des solutions appropriées à l'ensemble des contraintes. Qui sont entre autres, la concurrence déloyale des sous produits de volaille congelée importée qui a fait l'objet d'une étude spécifique, à la mise en place de normes techniques, à l'adoption d'une fiscalité adaptée aux activités avicoles, à l'accès des exploitants individuels au financement, aux problèmes du foncier rural, à l'organisation de la mise en marché des produits avicoles Pour sa part, le ministre de la Production animale et des Ressources halieutiques, Dr Alphonse Douati, s'est félicité de ces résultats malgré la crise de la grippe aviaire qui a secoué le secteur. Il a aussi indiqué qu'il faudrait une solidarité autour de ce secteur afin de permettre aux acteurs d'évoluer. Revenant sur les oiseaux morts au Lycée Blaise Pascal d'Abidjan, le 6 octobre dernier, le ministre Douati a une fois de plus confirmé le test négatif effectué sur ces animaux au laboratoire de Padoue en Italie. " Ce sont des rumeurs. Les oiseaux découverts au Lycée Blaise Pascal ne sont pas morts de la grippe aviaire ", a t-il dit. Avant de condamner certaines mauvaises langues qui s'étaient empressées de dire que le gouvernement voulait utiliser cela comme une arme biologique contre la France. A rappeler que cette rencontre prend fin, ce vendredi.

Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr

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