jeudi 12 novembre 2009 par Le Temps

Antoine Letellier est un artiste plasticien, spécialiste de la dorure à la feuille d'or. Il était récemment à la villa Kaidine, à Abidjan, en visite de prospection. En attendant son retour très prochain sur la lagune Ebrié. Pour des expositions et des séances de formations avec des élèves des Baux Arts. Le Temps l'a rencontré. Entretien

Antoine Letellier, les ivoiriens ne vous connaissent pas. Puisque c'est maintenant que vous faites la découverte de la Côte d'Ivoire. Pouvez-vous, vous présentez à nos lecteurs?
Je suis Antoine Letellier. J'ai étudié le dessin, la morphologie et la peinture aux ateliers des Beaux -Arts de la ville de Paris. C'est là que j'ai appris la dorure à la feuille dans un atelier parisien durant 5 ans. A cette époque, j'ai étudié la restauration de mobilier ancien (console, chaises, cadres). J'ai complété ma formation en étudiant la peinture décorative (faux marbres, faux bois, trompe-l'Oil), puis en travaillant trois ans chez un monteur en bronze à Paris. Actuellement, je me consacre à des créations destinées à la décoration.

Qu'est-ce que la dorure à la feuille d'or ?
La dorure à la feuille d'or est l'art d'appliquer une très fine feuille d'or ou d'un autre métal sur une surface. Cet art nous vient de l'ancienne Egypte et la technique n'a pratiquement pas changé jusqu'à nos jours. Il faut dire que nombre de pays et de culture utilisèrent, la feuille d'or pour conserver et embellir leur architecture et leur objet religieux ou artisanal.

Quelle est la particularité de la dorure de la feuille d'or ?
Vous savez, l'or était à l'époque le seul métal qui avait comme propriété de ne pas s'oxyder. Cette particularité donne à l'objet une dimension éclatante et un sentiment d'immortalité, prenons le cas des églises, sarcophage, temple, stature de divinités et temple.
Depuis quand l'homme a pris connaissance de la dorure à la feuille d'or ?
Cela relève du XVIe siècle ; sa technique ainsi que l'artisanat, commencent, à se développer avec une extraordinaire rapidité en Europe et en Asie, en particulier en France, en Italie et au Japon.

Comment vous est-il venu l'idée de faire ce métier de la dorure à la feuille d'or ?
Moi, j'ai la chance d'être d'une famille d'artisan. Mon père est bronzier, mon grand-père était ébéniste et mon cousin fait de la dorure de la feuille d'or. Donc, de temps à temps, je lui donne un coup de main quand je suis chez lui. Ce métier m'a beaucoup plu et cela fait 10 ans que je l'exerce.

C'est la première fois que vous venez en Côte d'Ivoire, certainement vous vous êtes assignés des objectifs et missions ?
C'est en partenariat avec la villa Kaidine dont la responsable est Kaidine Lehoueller. Donc depuis que je suis à Abidjan, j'habite la ville Kaidine. La dorure à la feuille d'or, je ne peux pas confirmer si ce métier existe en Côte d'ivoire. J'ai appris que quelque part en Côte d'Ivoire on le pratique, mais pas avec la même technique. Donc Mme Kaidine m'a dit que cela peut intéresser les élèves des Baux -Arts. J'ai accepté de venir en Côte d'ivoire parce que j'aime les échanges, j'aime scruter de nouveaux horizons. C'est pourquoi, j'ai donné à Mme Kaidine mon accord pour venir en Côte d'Ivoire.

Interview réalisée par
Renaud Djatchi

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