On peut le dire, après avoir officiellement concédé le report du scrutin présidentiel, tout reste à faire pour déboucher sur la fin de la crise. Le processus a certes enregistré quelques avancées notables mais il importe de ne pas dormir sur ses lauriers, tant les tâches qui restent sont loin d'être aisées. S'agissant d'abord de l'affichage de la liste électorale provisoire, malgré les assurances du président de la Cei, les choses sont loin d'être simples. Pour prévenir tout acte de vandalisme sur les listes qui seront affichées, Robert Beugré Mambé dit avoir pris langue avec le Centre de commandement intégré (Cci). Avec les remous que connaît cette force mixte chargée de la sécurité du processus électoral, c'est à se demander si elle est à mesure de jouer le rôle qui lui est dévolu. Il y a ensuite la question du contentieux. Le délai constitutionnel imparti pour régler tous les problèmes liés aux inscriptions sur les listes électorales est de cinq semaines. Mais là aussi, vu le nombre pléthorique de pétitionnaires dont le sort reste à définir, sans compter les autres cas de réclamation, un nouvel enlisement du processus est à craindre. A l'étape du contentieux, doit succéder celle de l'établissement de la liste électorale définitive et de la confection des cartes d'électeurs suivie de leur distribution. C'est après l'exécution de ces tâches que la Cei donnera le top départ pour la campagne électorale proprement dite. Entre temps, le Conseil constitutionnel devra entrer en jeu en validant les dossiers de candidatures des vingt postulants. Enfin, au terme des deux semaines de campagne, les électeurs seront appelés aux urnes pour choisir le président qu'il faut à la Côte d'Ivoire. De source proche de la Cei, tout est mis en ?uvre pour que la liste électorale provisoire soit également acheminée à l'étranger pour permettre aux 40.000 Ivoiriens de la diaspora de passer à l'étape du contentieux, en attendant la détermination de la nouvelle date du premier tour de l'élection présidentielle. Malheureusement, aucun voile n'a pu être levé sur le nombre d'Ivoiriens croisés positivement.
Marc Dossa