mercredi 11 novembre 2009 par Le Temps

Alassane Ouattara, le distributeur automatique des milliards de francs Cfa, vient d'être rattrapé par sa triste et calamiteuse gestion de la Côte d'Ivoire.

500 déflatés de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) sous le règne de l'ex-premier ministre d'Houphouët-Boigny, s'opposent, depuis la semaine dernière, à la candidature du président du Rdr. Ils ont déposé, le jeudi 5 novembre, une motion d'opposition contre sa candidature au Conseil constitutionnel. Selon Mme Baziba Catherine, présidente du collectif des 500 déflatés de la Cnps, comment quelqu'un qui n'a pas pu régler le problème de 500 personnes, peut-il vouloir gouverner plus de 20 millions d'individus. En l'absence du président Paul Yao N'dré, président du Conseil constitutionnel, le courrier a été réceptionné par son secrétariat particulier. "Nous sommes déterminés à nous opposer par tous les moyens à la candidature de ce monsieur qui a créé des misères à plus de 500 familles", a fait savoir Mme Baziba. De quoi s'agit-il ? En 1990, dès sa nomination à la tête du gouvernement comme premier ministre, Dramane Ouattara a opéré un plan de réduction des effectifs des agents de la Cnps. Ce plan prévoyait pour les départs volontaires, 36 mois de salaires plus des mesures d'accompagnement qui sont, entre autres, la réinsertion sociale et le paiement des primes d'incitation. Toutes ces mesures s'inscrivent dans le cadre des recommandations d'un audit international commis par le Gouvernement de Côte d'Ivoire et financé par la Banque mondiale. Contre toute attente, d'un taux initial de 36 mois de salaires selon l'ancienneté et l'âge, cette indemnité passe, pour des raisons que seul Dramane Ouattara sait, de 6 à 18 mois de salaire. Malgré cette réduction, certains agents acceptent de partir de la Cnps. Au lieu de verser les 18 mois de salaires convenus, le gouvernement de Ouattara impose un pécule forfaitaire de 6 mois sans les mesures d'accompagnement. Face à ce traitement méprisant, certains agents décident de renoncer au départ. Mais, hélas, le gouvernement leur a brandi l'arme redoutable de la compression. Le hic, indique la présidente du collectif, c'est que les montants des droits reversés mentionnés sur les fichiers de la Banque mondiale ne correspondent pas à ceux inscrits sur le livret de solde. C'est le cas, selon Mme Baziba, de Lago Nahounou dont le livret de solde mentionne 63.000 Francs Cfa alors que celui-ci devrait percevoir pour les services rendus à la Cnps, la somme de 5.768.683 francs Cfa. Idem pour la présidente du collectif dont le livret de solde laisse entrevoir un montant de 604.074 francs Cfa au lieu de 2.099.092 francs Cfa comme prévu par la Banque mondiale. Où est donc passé tout cet argent au point de laisser des chefs de famille mourir de faim et de maladie ? Qui doit payer le reliquat de leurs droits estimés à 30 mois de salaire. Sur la déflation des agents de la Cnps dont le licenciement a été accordé en conseil des ministres du 8 janvier 1992, Mme Zunon Kipré (ancienne Dg de la Cnps) a indiqué que c'est le gouvernement qui devait payer les droits des agents remerciés. Voilà qui est clair. En licenciant 500 employés de la Cnps en 1992, le gouvernement ivoirien a obtenu auprès de la Banque mondiale le financement totale de cette opération. Les décaissements ont été accordés. Mais d'où vient que 16 ans après, les 500 déflatés n'ont pas perçu le reste de leur argent ? Seul, le Dr Alassane Dramane Ouattara, le premier ministre technocrate d'alors, pourra nous donner les explications. Aujourd'hui, elles sont nombreuses, les familles qui sont disloquées par la faute de celui qui promet à longueur de journée des milliards aux Ivoiriens. Les 500 déflatés ne demandent seulement qu'Alassane Dramane leur reverse leur dû avant qu'il ne distribue des milliards aux populations. Ce problème des déflatés est un pan de la gestion scrabbleuse de Dramane Ouattara de 1990 à 1993 à la tête de la Côte d'Ivoire. C'est ce monsieur qui a créé tant de mal aux Ivoiriens dans les secteurs d'activités qui osent demander leur suffrage pour la présidentielle à venir. Si le ridicule pouvait tuer. Heureusement que les populations ivoiriennes ne sont pas amnésiques. 16 ans après, le candidat de l'étranger, Dramane Ouattara, vient d'être rattrapé par son sombre passage à la primature.

Zéré de Mahi

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