mercredi 11 novembre 2009 par Le Temps

Pour un oui ou pour un non, pourvu qu'on prenne son courage à deux mains et qu'on s'engage résolument sur la voie noble de la République, l'on doit subir des méchancetés. Telle est la règle d'or au Rdr. C'est ce qui arrive à Koné Dossongui qui doit être fort avec le soutien de tous.

Il n'est plus le même, celui qu'on adulait pour ses prouesses dans le domaine des affaires. De l'ange qu'il était dans le paradis des républicains, le richissime homme d'affaires Koné Dossongui a été descendu dans les fanges par les suppôts d'Alassane Dramane Ouattara. Ce, pour avoir soutenu ouvertement le candidat Laurent Gbagbo de La Majorité présidentielle. Que lui reproche-t-on au fait pour le dépeindre comme l'a fait dans son édition d'hier, le confrère Le Patriote qui lui annonce par la même occasion, des jours sombres, alors que Koné Dossongui, contrairement à certains hommes politiques défectueux n'a jusque-là pas encore fait de déclaration qui porterait ombrage au Rdr et à son président ? A la vérité, le vrai reproche est ailleurs. Koné Dossongui n'est pas voué aux gémonies pour avoir "simplement" rendu public son soutien au Président Laurent Gbagbo. La vraie raison de cette coulée de larve résiderait dans la peur panique d'un lendemain qui risque de sonner le tocsin du Rdr au sein des communautés qui se réclameraient proches de la lutte de son président, et dévoiler par la même occasion certains coups tordus montés par ce parti et son mentor contre les institutions de la République. Car, en effet, Koné Dossongui, originaire de Kouto, région dont la sympathie pour Ouattara et son parti ne souffre d'aucune ambigüité du moins, jusqu'à la défection de certains barons capitaux, est un homme qui a jusqu'ici gardé au plus profond de son subconscient, les secrets de la rébellion dont Ouattara en est l'instigateur. Au Rdr, on craindrait le pire. Ce pire qui est que les "dossiers secrets des républicains" ne se retrouvent sur la place publique via les casiers de la Présidence de la République. Comme on avait craint, hier, que par la faute d'un mauvais bouclage du dossier du recensement électoral, le malien Sidy Kagnassi trempé jusqu'au cou dans le financement de la rébellion, ne retourne le couteau contre ceux-là mêmes qui lui avaient garanti la grande part du marché du processus électoral. C'est, en effet, pour le faire taire mais surtout pour lui permettre de rattraper son manque à gagner - la rébellion qu'il a financée à coup de plusieurs millions de Fcfa craquants ayant fait chou gras-, que Sidy Kagnassi patron de la société Lcci dans la filière ivoirienne du coton au nord, par ailleurs, patron de Sagem Sécurité entreprise de droit français s'est vu confier le gigantesque marché du recensement électoral.
Il faut noter que l'affaire aurait fait grand bruit dans le monde des agitateurs si le Président Laurent Gbagbo était resté intransigeant. A noter également que le chef de l'Etat ivoirien qui ne savait clairement pas les tenants et les aboutissants de cette débauche d'énergie de ses opposants appuyés par les autorités françaises a dû concéder aux caprices des uns et des autres pour donner "plus de chance à son pays de renouer avec la paix". L'on peut classer les agitations du Rdr consécutives au retour de Koné Dossongui dans le giron républicain, dans ce même ordre d'idées. Encore que l'enfant de Kouto n'est pas une feuille morte. L'homme pèse plusieurs milliards de fortune personnelle, ses biens immobiliers et ses entreprises, véritable fleuron dans l'industrie mobile, bancaire et aéronautique tant en Côte d'Ivoire, dans la sous-région, qu'en Europe, ont de quoi faire pâlir de jalousie le plus aimable des présidents de parti qui vient de perdre un soutien inestimable. Financièrement s'entend. Mais qu'est-ce que la vie, si ce n'est qu'un alignement d'obstacles au bout desquels se trouve la victoire ? Koné Dossongui hier, adulé au Rdr aujourd'hui, jeté aux orties par ce même parti devra comprendre que l'histoire veut toujours qu'on ne persécute que les hommes de valeur. A l'image de l'or qui ne retrouve son éclat qu'au contact du feu, les obstacles du Rdr sur le chemin glorieux du retour dans la République qu'il a recommencé à emprunter devraient être pour lui, un stimulant pour sortir des ténèbres où Alassane Dramane Ouattara veut le maintenir.
Si le Rdr de Ouattara le considère comme un démon à maintenir dans la géhenne, lui Koné Dossongui comme d'ailleurs tous ceux avant lui qui l'ont précédé sur le chemin du retour à la maison, il devra également savoir que pour la République qui n'oublie jamais ses enfants quelle que soit la faute commise par celui-ci, qu'il reste et demeure un ange qu'il n'a jamais cessé d'être. Le Rdr ne pourra jamais entrainer toute une nation dans la confusion comme l'aurait fait feu Anatole France dans son ?uvre La révolte des anges. ?uvre littéraire dans laquelle l'auteur, membre de l'Académie française, faisait régner une confusion totale dans le ciel après la révolte de l'Archange Michel qui entraina une bonne partie de l'armée céleste dans sa rébellion contre Dieu Le Créateur. Pour Anatole France donc, la confusion fut si totale dans le ciel qu'il n'était pas permis de savoir qui de Dieu Lui-même ou de l'ange rebelle a été précipité sur la terre. Comble de l'hérésie. Mais ici, c'est la Côte d'Ivoire et nous sommes bel et bien sur terre. Tôt ou tard, Alassane Dramane Ouattara et tous ses sbires du Rdr qui se sont ligués contre la nation ivoirienne seront voués à leurs pertes.
Simplice Allard
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