mercredi 11 novembre 2009 par Le Temps

La dernière pêche du Président Laurent Gbagbo dans le vaste marigot du Rhdp perturbe sérieusement Bédié et Ouattara. Le président du Pdci a choisi la voie du dialogue, contrairement à Ouattara qui lui, menace.

Ce n'est pas la grande sérénité à la Rue Lépic et au siège du Pdci à Cocody. Depuis le revirement de certaines personnalités et non des moindres de ces deux partis. En fait, une telle défection de ses meilleurs "soldats" à la veille d'une bataille électorale, provoque nécessairement une aigüe. Le président du Pdci n'en revient toujours pas que son "bon petit", Dossongui, le lâche en pleine course électorale. Koné Dossongui, Ouattara Zanga, Inza Diaby ont décidé pour la présidentielle à venir, d'apporter leur soutien au Président Laurent Gbagbo. Témoin de ce gros "décrochage", Dr Issa Malick Coulibaly, Directeur national de campagne du candidat Laurent Gbagbo. Si cette nouvelle a été accueillie avec joie dans le camp présidentiel, elle était très salée pour le Pdci et le Rdr. Parce que ceux qui partent ne sont pas de la dernière pluie. Une sérieuse gifle politique que vient d'administrer Laurent Gbagbo à ses adversaires. Débaucher de tels dinosaures dans le camp adverse à la veille des joutes électorales, il faut avoir du génie et de la clairvoyance politique pour le réussir. Au Pdci, il y a des départs qu'on n'oublie pas de sitôt, et qui nécessitent qu'on y prête beaucoup d'attention. Le revirement de l'enfant de Kouto, Koné Dossongui, a affaibli énormément le président du Pdci. L'ex- ministre d'Henri Konan Bédié faisait partie du consortium d'hommes d'affaires qui finançaient les activités de son parti. Au sein du parti démocratique de Côte d'Ivoire, ce n'est plus un secret. Les cotisations ne sont pas dans les m?urs du vieux du parti. On a toujours eu recours à la contribution de ces riches barons pour supporter le parti. Et cette réalité, le président Bédié l'a dénoncée récemment au concert organisé par une Fondation dirigée par Zié Daouda, en demandant aux militants de mettre la main à la poche pour financer sa campagne. Comment Bédié qui exhorte ses partisans à cotiser peut-il digérer la défection de l'un de ses plus grands financiers ? Le président du Pdci, qui ne s'en remet pas, a décidé d'emprunter la voie du dialogue pour ramener la " brebis " à la bergerie. Selon des proches du prince de Daoukro, Bédié a mis en route une mission de bons offices auprès de Koné Dossongui pour connaître les raisons qui motivent ce désamour. Cette délégation composée de responsables du Pdci, très proches de Dossongui dont la ministre Amah Tehua, a une feuille de route bien précise. Ramener "le Bélier" de Kouto dans l'enclos. Henri Konan Bédié qui semble être essoufflé financièrement par le report répété des élections, ne souhaite pas perdre ses grands soutiens que constituent Koné Dossongui et les autres. Lors de sa dernière tournée au nord, le président Bédié s'est personnellement rendu nuitamment au domicile familial de Dossongui à Kouto. Et c'est cette réalité qui explique le mutisme de Noël Némin, président du Conseil de discipline du Pdci, très prompt à brandir la sanction contre les cadres démissionnaires. Même sort, pas même stratégie. Là où Bédié et le Pdci ont opté pour la voie du dialogue, Ouattara et ses hommes donnent dans l'intimidation, les dénigrements et les menaces. Le Rdr, autre allié du Pdci au sein du Rhdp n'échappe pas à la razzia de Laurent Gbagbo. Le parti de Dramane Ouattara s'en sort très amaigri avec le départ des deux poids lourds précédés par le départ de Zémogo Fofana, Aly Kéita, Jean-Jacques Béchio. Ils ont eu suffisamment le temps nécessaire pour colmater la brèche ouverte par cette saignée. Mais perdre de grands piliers comme Ouattara Zanga et Inza Diaby de son commando de campagne, et ce, à quelques semaines des batailles électorales, il y a de quoi s'embrouiller et menacer. Parce que ces militants sont rares au sein des partis politiques. Pour qui connaît bien le milieu des républicains, l'apport financier de Zanga au Rdr n'est plus à démontrer. Le président du Conseil général de Ferké constituait un appui financier très important pour le président du Rdr. Ce riche homme d'affaires qui a supporté à bout de bras le Rdr, tourne le dos à son ancien parti. Depuis qu'il a décidé de soutenir le Président Laurent Gbagbo, des voix s'élèvent au Rdr pour dire qu'il doit s'expliquer. Comment quelqu'un qui ne fait plus partie de votre camp peut-il s'expliquer devant vous ? A Daloa, tout comme d'aulleurs partout en Côte d'Ivoire, le ralliement de l'homme d'affaires Inza Diaby à la cause du candidat de La majorité présidentielle, est perçu comme "un grand bouleversement" politique. On connaissait l'aîné de la grande famille de feu Nifa Diaby, patron des cars de transport Stif. Inza Diaby ne l'a jamais caché. L'héritier de Nifa Diaby a toujours prouvé son militantisme et son admiration au Rdr et à son président Dramane Ouattara. Il était un grand financier des activités du Rdr dans la cité des antilopes. Depuis la capitale malienne où il gère ses nombreuses entreprises, Inza Diaby s'est toujours acquitté de son devoir de grand bailleur de fonds de son parti. L'héritier de Nifa Diaby reproche à son ami Dramane Ouattara de l'avoir complètement ignoré lors de son passage à Daloa. Aucune visite à la famille de ce grand financier du parti. Inza Diaby n'a jamais digéré cette ingratitude de Alassane qui a passé la nuit chez un militant (Gnizako Antoine Bouabré) qui, selon ses détracteurs, n'apporterait rien au parti. Le Rdr et sa presse mènent aujourd'hui, une campagne de dénigrement contre tous ceux qui ont rejoint le camp présidentiel. Peine perdue. Car ces intimidations et dénigrements n'enlèveront rien à la détermination de ces grands noms qui ont décidé de suivre la voie de la raison en soutenant le candidat de l'espoir.

Zéré de Mahi

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023