mercredi 11 novembre 2009 par Le Patriote

On n'a pas besoin de microscope pour voir que leur vie a changé de façon spectaculaire ! Neuf années de présence au sommet de l'Etat ont suffi pour conforter les Ivoiriens sur la thèse que les refondateurs ne voulaient le pouvoir que pour s'enrichir et mettre leurs familles et proches à l'aune de la prospérité. L'argument de la guerre que Laurent Gbagbo et les tenants du Front Populaire Ivoirien brandissent à tout va, pour justifier l'échec de son long et onéreux mandat, ne tient pas la route. En termes de guerre, nous n'avons connu que quelques jours d'affrontement, sans que cela ne porte entrave à l'économie nationale, selon les propos du Président lui-même. C'est d'ailleurs le sens de l'expression Côte d'Ivoire utile employée pour narguer les Forces nouvelles. Si donc, les leviers et poumons économiques n'ont pas été touchés, il va sans dire que notre pays ne manquait aucunement de ressources, pour faire face aux préoccupations des populations. Tout montre à l'envi, que c'est Laurent Gbagbo et les siens qui sont en guerre contre le patrimoine des Ivoiriens. En effet, plus le peuple s'appauvrit et gémit devant la faim, la soif, le manque de santé et d'infrastructures, plus rapidement les signes ostensibles de richesse et d'opulence se précisent chez les socialistes ivoiriens. Depuis neufs ans, tout le monde sait l'identité de ceux qui portent sans honte, l'appellation de nouveaux riches . Ces hommes sans vergogne ni scrupule, n'ayant aucun sens de la mesure, possèdent les plus grosses cylindrées du pays, paradent dans des voitures achetées à prix d'or, dans un pays sans route et habitent des résidences cossues. Alors que la grande majorité des Ivoiriens gémit, eux jouissent avec l'argent de tous. Il y a neuf ans, on ne pouvait leur prédire pareille mutation. S'ils ne sont pas encore dans la revue FORBES des plus nantis de la planète, pour des raisons que l'on devine aisément, leur subite fortune déroute plus d'un Ivoirien, qui les a vus, il y a seulement neuf ans. Laurent Gbagbo, l'ancien opposant historique qui dénonçait les grilleurs d'arachides et qui proposait d'apporter le bien- être à ses compatriotes, trône depuis des années, sur un fonds de souveraineté de 75 milliards. Du jamais vu en Côte d'Ivoire ! Un de ses collaborateurs, qui gérait il y a quelques années les finances de l'Etat, est compté parmi les plus grosses fortunes du pays. Une donne qui tétanise tous ceux qui l'ont connu avant l'avènement de Gbagbo, à la Cité des Arts de Cocody. L'homme vivait dans un modeste appartenant, d'un immeuble défraichi et faisait pousser régulièrement son véhicule, particulièrement têtu. Quelle métamorphose, aujourd'hui ! Un autre, bien connu des habitants du Plateau Dokui, qui tirait le diable par la queue et trainait des dettes de bière et de café aboki , se trouve à présent à la tête d'une grande régie nationale. Il est devenu rapidement un nanti, roule les R et s'étonne qu'il puisse exister des pauvres sur cette terre. Il a oublié et s'est oublié dans la prospérité mal acquise. Le troisième exemple est celui de cet ancien professeur d'un lycée de Bouaké. En 1998, il prenait quotidiennement le maquis pour se rendre aux cours. Les Ivoiriens se souviennent de l'avoir vu tout en larmes, pleurant comme un gamin quand une partie de son domicile a pris feu. A Bouaké, on revoit encore la mobylette qui lui servait de moyen de déplacement. Nommé ministre, il ne tarit pas d'éloges sur sa nouvelle condition sociale et son entrée fracassante dans la cour des grands. Il refuse désormais que ses amis enseignants l'appellent collègue et jure qu'il ne sera plus jamais pauvre . On imagine sans grande difficulté, la quantité d'argent en sa possession. Sans aucun doute, ces trois cas montrent éloquemment que la refondation a opéré la curée systématique des caisses de l'Etat. Si en neuf ans, les Ivoiriens sont en souffrance, les refondateurs soufflent le grand air et l'immense aisance, avec l'argent du contribuable. Leur patron ne disait pas autre chose, en 2005 à Agboville : avant, on n'avait rien. Maintenant, on a un peu . Comme si les Ivoiriens n'avaient pas bien entendu, il l'a redit, de façon très claire à ses partisans, selon des propos rapportés par un journal malien : si je tombe, vous perdez vos fortunes . Sans commentaire !
Bakary Nimaga

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