mardi 10 novembre 2009 par Le Temps

Il n'est pas bon, ces jours-ci, d'être conseiller pédagogique de l'enseignement primaire et préscolaire. Et pour cause, une menace de leur remplacement, dans les plus brefs délais, à la direction des écoles par des instituteurs, plane. De quoi s'agit-il ? Par un courrier datant du 3 novembre dernier et signé des mains de M. Méa Kouadio, directeur des écoles, lycées et collèges (Delc), il est donné ordre aux directeurs régionaux de l'Education nationale de bien vouloir procéder au remplacement de tous les conseillers pédagogiques. En se référant, précise le courrier, aux dispositions de l'arrêté n°0056/MENFB/DEPP du 15 mai 1997, portant fixation des conditions de désignation des directeurs et conseillers pédagogiques. En clair, les directeurs régionaux devraient incessamment remplacer les conseillers à la direction des écoles, plus d'un millier, sur l'ensemble du territoire. Selon le motif évoqué par la direction des écoles, lycées et collèges (Delc), la logique n'apparaît plus évidente de faire diriger les écoles primaires par ces conseillers. D'autant plus que ceux-ci étant désormais dans un emploi régulier de la fonction publique, ils pourraient prétendre encore à une indemnité liée à la fonction de directeur qu'ils occupent. Cependant, le Syndicat national des conseillers pédagogiques de Côte d'Ivoire (Synacopeci) dirigé par Bamba Namory ne voit pas les choses de cette manière. Il ne s'agit ni plus moins, d'une volonté délibérée de les mettre à la rue. Puisque ledit courrier ne précise pas le point de chute de ces conseillers au cas où ils sont remplacés par des directeurs d'écoles. Et chose grave, les attributions et nominations officielles de ces derniers ne sont pas connues. C'est pourquoi, selon les responsables syndicaux, les conseillers pédagogiques réclament l'arrêté ministériel de leur nomination. Et attendent de recevoir les attributions et indemnités liées à leur nouvelle fonction de conseillers, selon le décret n°2007-695 du 31 décembre 2007 portant classification des grades et emplis dans l'administration. " Si nous quittons les établissements, où le ministère nous met ? L'année scolaire étant déjà entamé, alors d'où vient-il l'urgence de nous faire remplacer en pleine année scolaire ? ", se sont interrogés les conseillers rencontrés, hier lundi 9 novembre, au cabinet du ministre de l'Education nationale. A la suite de sa rencontre avec les responsables du Synacopeci, hier, le chef de Cabinet du ministre Bleu Lainé leur a recommandé la patience et la maîtrise de soi dans cette affaire. Et a promis transmettre toutes leurs inquiétudes au ministre dès son retour de mission. En attendant la suite que le ministre donnera à leur problème, les responsables dudit syndicat ont demandé à leurs camarades de ne rien céder jusqu'à ce qu'une décision ministérielle vienne tout clarifier.

Frank Toti

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