mardi 10 novembre 2009 par L'intelligent d'Abidjan

L'opinion africaine est déçue du dernier sommet d'Addis-Abeba sur la résolution de la crise malgache. C'est un big bang que le Gabonais Jean Ping a tout simplement programmé pour installer définitivement Andry Rajoelina, comme chef d'Etat de l'armée. Un véritable rideau de fer, pour refuser le fauteuil présidentiel à Marc Ravalomamane, et la démocratie aux Malgaches. A Addis-Abeba, l'Union Africaine a décidé que Andry Rajoelina reste le Président du gouvernement de transition avec Marc Ravalomanane comme co-président. Une parité dépressive pour les partisans de Marc Ravalomanane, élu démocratiquement. Une parité immédiate, saluée rapidement au nom du gouvernement français, par le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner. Honnêtement, tout le monde est ulcéré dont la presse diplomatique Ouest africaine, du le traitement de la crise malgache, par l'Union Africaine. A croire que l'organisation continentale n'a pas de texte constitutionnel et qu'elle est suspendue aux prises de position de la France, elle-même partisane déterminée des coups de force politiques en Afrique. Au sommet d'Addis-Abeba, Andry Rajoelina ne devrait pas être légitimé à la tête de l'Etat malgache dont le président constitutionnellement élu, reste Marc Ravalomanane. Mais l'Union Africaine n'a pas la volonté politique de dire à Andry Rajoelina de quitter le palais présidentiel à Madagascar. Là-dessus aujourd'hui, nous sommes d'accord que l'Union Africaine ne fait pas le poids, et que la rigueur n'est plus de vigueur à l'Union Africaine, incapable de s'imposer à ceux qui utilisent les coups d'Etat militaires et constitutionnels, comme moyen d'accéder au pouvoir d'Etat. Aujourd'hui, la fenêtre d'opportunité du Gabonais Jean Ping se referme sur Marc Ravalomanane démocratiquement élu. L'Union Européenne sait très bien que l'Union Africaine ne domine pas le malaise politique à Madagascar, depuis l'accession brutale avec la complicité de la France de Andry Rajoelina à la tête de l'Etat malgache. C'est clair, l'Union Africaine est très loin de la souveraineté africaine. Elle combat aussi la démocratie avec des prises de décision contradictoires : Dadis Camara ne voyage pas, parce qu'il a fait un coup d'Etat. Pendant ce temps, le Malgache Andry Rajoelina qui se trouve dans le même registre, peut aller à l'Onu, pour garantir sa présence politique au Conseil de sécurité, prêt à prendre la parole. Nous assistons donc à une inacceptable ?'couverture'' de Jean Ping, président de la commission de l'Union Africaine, violant le propre caractère d'organe régulateur des textes de droit des Etats Africains. Désastreux et inacceptable que l'Union Africaine n'écoute que sa s?ur de l'Europe et ses intérêts sur le continent. Aujourd'hui, l'Union Africaine ne peut rien régler. Et face aux conflits politiques au Niger, à Madagascar et en Guinée-Conakry, l'Union Africaine est en nette baisse de crédibilité.
Ben Ismaël

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