mardi 3 novembre 2009 par Le Temps

Des acteurs politiques majeurs ont décidé de se plaire dans la suspicion. Dans l'entendement de Bédié notamment, tout ce qui se décide l'est contre lui. Alors que la loi fait de lui l'égal de tous les autres citoyens de ce pays qu'il a pourtant dirigé.

Il n'a encore rien fait mais il dérange, Paul Yao-N'Dré, avec ses ''Considérant'' qui nous rappellent un certain Tia Koné. Et pourtant, l'on ne devrait pas avoir peur de la loi fut-elle dure. C'est pourquoi, les partisans du candidat Bédié doivent plutôt lui conseiller de garder son calme au lieu de voir des pièges partout. Revenons à Yao-N'Dré :
" Considérant, par ailleurs, que ni les différents accords politiques, ni les textes pris dans le cadre de l'article 48 de la Constitution n'ont eu pour objet de soustraire aucun des candidats à la présente élection présidentielle à son devoir fiscal ;
Que celui-ci tire son fondement de l'article 27 de la Constitution du 1 er août 2000, qui indique que l'obligation de s'acquitter de ses impôts est le premier devoir du citoyen et s'impose à tous, a fortiori aux personnes qui prétendent à la Magistrature suprême du pays; Que de même, l'article 29 point 6 de la Charte africaine des Droits de l'Homme et des Peuples du 28 juin "1981, à laquelle se réfère solennellement le préambule de la Constitution ivoirienne du 1 er août 2000, impose à chaque individu de "s'acquitter des contributions fixées par la loi pour la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la société" ;
Qu'enfin, le devoir de s'acquitter de ses impôts est un acte de probité et de bonne moralité; Considérant cependant, que l'esprit des différents accords politiques intervenus est de réussir une sortie de crise dans la paix par des élections crédibles, transparentes, ouvertes et acceptées de tous;
Considérant que le respect du principe de l'égalité devant la loi prescrit par la constitution du 1er août 2000, en ses articles 13 et 30 et, de manière particulière, le principe d'égal accès aux fonctions publiques électives, prévu par la déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948 en son article 21, point 2 et la charte africaine des droits de l'Homme et des Peuples du 28 juin 1981, en son article 13, point 2, auxquelles le peuple ivoirien a solennellement adhéré à travers le préambule de sa Constitution, impliquant de ne pas traiter différemment les personnes placées dans une situation identique.
Qu'il convient, dès lors, de soumettre tous les candidats aux mêmes conditions d'éligibilité "Il a fallu ces six petits paragraphes du dernier communiqué de Conseil constitutionnel fait de quelques " considérant ", pour que les partisans d'Henri Konan Bédié suspectent le président de cette institution de vouloir piéger leur champion afin de le recaler ou de le déclarer forclos. C'est à croire que les gens ont cette peur bleue de la loi. Sinon, en quoi appeler à respecter la loi barre-t-il la route à un candidat à l'élection présidentielle ? Qu'est-ce-que Bédié se reproche au point de croire que " Yao-N'Dré pense le piéger " ? Comme l'a écrit le Nouveau Réveil. Le président du Pdci-Rda, ancien président de la République, ancien chef de l'Etat, ne paierait-il pas ses impôts pour qu'il soit pris de panique à la seule évocation de l'acquittement des " contributions fixées par la loi pour la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la société ". Quel est donc ce prétendant à la magistrature suprême qui a peur des impôts ? Au demeurant, est parce qu'on est signataire de Linas- Marcoussis qu'on se croirait au- dessus de tous les autres candidats à l'élection présidentielle ? La loi ne met-elle pas tous les citoyens sur le même pied d'égalité ? En attendant " la réaction de la Cellule juridique du candidat du Pdci " pour on ne sait quoi dire d'ailleurs, c'est le lieu de saluer l'éveil et la vigilance constante du président du Conseil constitutionnel. Le Pr Paul Yao-N'Dré fait preuve d'élévation d'esprit, il reste froid face à la mauvaise ambiance que des gens se proposent de créer autour de la validation des candidatures. Marcoussis ou pas, tous les citoyens restent égaux devant la loi. Bédié qui a été président de l'Assemblée nationale puis président de la République, chef de l'Etat devrait le savoir que de voir des pièges partout.

Simplice Allard al09082317@yahoo.fr

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