mardi 3 novembre 2009 par Le Temps

Un bras de fer oppose le ministre du Commerce et un importateur de riz sur le marché. Le premier accuse le second d'avoir introduit en Côte d'Ivoire, du riz impropre à la consommation. Quand le second lui saisit la justice et les organisations professionnelles pour que justice soit faite.

Le dimanche 1er novembre, le ministre du commerce, Youssouf Soumaharo a, au cours du journal télévisé de 20 heures sur la 1ère chaîne, fait savoir à la population que, ses services ont procédé à la fermeture des stations d'essence. Parce que, les pompistes serviraient du vent aux automobilistes. Il a aussi fait savoir que le sel destiné à la consommation ne contient pas d'iode. Sans toutefois oublier de mentionner que ses services ont mis sous scellé une grande quantité de riz importé. Qui, après analyse dans un laboratoire de la place, contiendrait du plomb, donc impropre à la consommation. Face à cette accusation, M. Touré Yacouba, de Seacor Commodity Trading Côte d'Ivoire sarl, une société américaine de droit ivoirien, patron de la société de riz indexée par le ministre du commerce et par ailleurs, président du Groupement des importateurs de riz et denrées alimentaires en Côte d'Ivoire est monté au créneau pour dénoncer ce qu'il quafie de " cabale " de la part du premier responsable du commerce ivoirien. Que s'est-il réellement passé ? Le 21 septembre dernier, le patron de Seacor Commodity Trading Côte d'Ivoire sarl informe le ministre du commerce qu'il a importé 1250 tonnes de riz soit 39954 sacs, de 5% brisures d'origine uruguayenne. Malheureusement, écrit-il, les dates de productions et d'expirations de ces produits sont marquées sur les étiquettes agrafées aux sacs et sollicite par la même occasion, les services du ministère du commerce pour que ces étiquettes soient plutôt collées aux sacs. En guise de réponse à cette correspondance, le ministre du commerce, dans un courrier n°1526/MC/CAB/nbj en date du 29 septembre 2009, se propose de faire effectuer par des laboratoires agréées, des analyses sanitaires le mercredi 30 septembre pour s'assurer de la bonne qualité du stock de riz concerné, avant que cette quantité du riz ne soit mis dans la circulation. Et ce, conformément à la réglementation en vigueur. Ce qui fut fait. Malheureusement, fait remarquer M. Touré Yacouba, les résultats de ces analyses ne lui ont jamais été signifiés jusqu'à ce que le 26 octobre de la même année, il adresse un autre courrier au ministre du commerce sous le n°007/2009TY/SEACOR/ZDD du 21/09/2009, lui demandant de lui fournir les résultats de ces analyses. Afin de trouver une solution définitive à cette situation. Malheureusement, ce courrier, selon M. Touré Yacouba, est restée sans suite, jusqu'à dimanche dernier. Où, le ministre du commerce est venu annoncer à la télévision, la contenance de plomb dans ce riz. Rencontré hier, dans ses bureaux au Plateau puis dans son entrepôt en zone portuaire, M. Touré Yacouba, explique qu'il n'en est rien contrairement aux déclarations du ministre du commerce. Car, les 39954 sacs sont passés par les circuits normaux des services des douanes, de la Bivac et du ministère de l'agriculture, qui ont fait des analyses desdits produits. Il a donc décidé de saisir ses avocats, le tribunal du Plateau et la Chambre de commerce et d'industrie de Côte d'Ivoire afin que la lumière soit faite sur ce qu'il considère comme un abus de pouvoir du premier responsable du commerce. Il ne comprend pas pourquoi, les services du ministre Youssouf Soumahoro refusent de lui donner les résultats de leurs analyses. Il ne comprend pas également les motivations réelles du ministre Youssouf Soumahoro. En tout cas, cette autre histoire va certainement faire du bruit après celle de la Fiche de renseignement à l'importation (Fri), qui a opposé il y a quelques mois, d'une part le ministre du Commerce et d'autre part, la Confédération des grandes entreprises de Côte d'Ivoire (Cge-ci) et la Chambre de commerce et industrie de Côte d'Ivoire (Cci-ci).

Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr

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