Les militants du Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd) n'iront pas à leur congrès avec la bonne nouvelle qu'ils attendaient hier du chef de l'Etat. Laurent Gbagbo a remis à plus tard sa réponse sur le début du payement de leurs nouveaux salaires.
C'est la mine grave et avec des murmures de mécontentement que des centaines d'enseignants du primaire sont partis hier de l'esplanade du palais présidentiel. Les militants du Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits(Midd) ont acclamé en vain le chef de l'Etat. Ils attendaient de lui des réponses concrètes à leurs attentes dont la première est le payement, dès la fin de ce mois, des salaires qui découlent du profil de carrière des employés des secteurs éducation formation. Laurent Gbagbo qui ne voulait certainement pas l'annoncer devant les seuls instituteurs, vu que plusieurs corps d'enseignants sont concernés, s'est limité à un ?'ok de principe''. Il a donné rendez-vous aux leaders du Midd à la fin du congrès ordinaire du syndicat qui s'ouvre aujourd'hui à Yamoussoukro pour prendre fin vendredi. Le secrétaire général a aussi rappelé au président de la République que lui et ses camarades attendent depuis trois ans des reliquats mensuels de 5.000 Fcfa par personne au titre de l'indemnité contributive au logement. Au lieu de 40.000 F, l'Etat a décidé de payer 35.000 F et a reporté le payement de la différence. Mesmin Komoé a par ailleurs demandé l'appui de l'Etat au projet immobilier dans lequel 3.500 instituteurs ont déjà investi plus de 2 milliards de Fcfa. Le syndicat compte sur l'aide des autorités pour la mise en place de la mutuelle de santé des instituteurs. Le Midd et le ministre de l'Education nationale, Gilbert Bleu Lainé, ont remercié le premier responsable du pays pour tout ce qu'il a déjà fait pour la corporation. Il s'agit, entre autres, du décrochage des enseignants dont les effets financiers sont appliqués depuis juin 2001, l'instauration d'une indemnité contributive au logement et la signature, le 31 décembre 2007, du décret portant instauration du profil de carrière. Le leader syndical a salué l'intérêt que le chef de l'Etat a accordé à tous ces dossiers et lui a assuré un meilleur attachement des enseignants du primaire à sa personne et sa vision de l'école s'il résolvait les revendications restantes. Laurent Gbagbo a indiqué à ses hôtes que l'Etat leur doit beaucoup. Ce sont les instituteurs qui construisent la République parce que ce sont eux qui expliquent les fondements de la République. Savoir lire et écrire sont les fondements de la République moderne , a-t-il soutenu. Il a souhaité que les réflexions de Yamoussoukro sur le syndicalisme pour une école de qualité dans une Côte d'Ivoire post-crise, aboutissent à des propositions profitables aux enfants de demain.
Cissé Sindou