mardi 3 novembre 2009 par Nord-Sud

Après l'échec de la Fiche de renseignement à l'importation (Fri), dont les retombées devaient servir à alimenter son compte personnel, le ministre du Commerce est à nouveau à couteaux tirés avec certains opérateurs économiques. Courant septembre 2009, la société Seacor Commodity Trading Côte d'Ivoire, spécialisée dans le négoce de céréales, a importé 1.250 tonnes de riz 5% brisures d'origine uruguayenne dont les dates de production et d'expiration sont marquées sur des étiquettes agrafées aux sacs. Mais pour être conforme à la réglementation en vigueur et aux pratiques usuelles en la matière, l'importateur a dû introduire auprès du ministre du Commerce, une demande d'autorisation en vue de coller ces étiquettes sur les sacs. En attendant les résultats des analyses sanitaires que mon département se propose de faire effectuer par des laboratoires agréés pour s'assurer de la bonne qualité du stock concerné, je vous demande de surseoir à la vente dudit stock jusqu'à nouvel ordre, répond le ministre Youssouf Soumahoro dans son courrier du 29 septembre.

Les échantillons ont ainsi été prélevés en vue du contrôle mais, les résultats de l'inspection n'étaient pas encore disponibles. C'est dans ce contexte que le ministre du Commerce est apparu dimanche sur les antennes de la télévision nationale pour annoncer l'importation par des opérateurs économiques véreux, de riz contenant du plomb. Une prestation hasardeuse, acrimonieuse, traumatisante et bourrée de contrevérités, s'est offusqué, lundi à Abidjan, le Directeur général de Seacor Commodity Trading Côte d'Ivoire, Yacouba Touré, dénonçant la volonté du ministre Youssouf Soumahoro d'utiliser les prérogatives à lui confiées par l'Etat pour assouvir des besoins personnels. Pour M. Touré, par ailleurs président du Groupement des importateurs de riz et denrées alimentaires, il n'a jamais été question pour lui, de déverser sur le marché ivoirien du riz impropre à la consommation. Nous respectons toutes les procédures légales et réglementaires. Le ministère de l'Agriculture a fait ses vérifications à travers leurs laboratoires. M. Soumahoro peut-il contester ces résultats ?, s'est interrogé M. Touré, avant d'ajouter que l'autorité ministérielle aurait pu, au besoin, en accord avec lui, choisir d'autres laboratoires indépendants pour mener une contre-expertise. Au lieu de cela, il est allé à la télévision comme s'il avait d'autres intentions, a-t-il déclaré. Dans tous les cas, l'importateur a décidé de saisir toutes les instances en vue d'un dénouement heureux de cette affaire.

Lanciné Bakayoko

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