Parrain d'une cérémonie religieuse initiée par la paroisse St Gabriel d'Abobo Akéikoi, dimanche dernier, le maire de la commune de Yopougon, s'est permis des propos dans un pays dont la loi fondamentale consacre la laïcité. Relisons ensemble: "Les autres religions ont déjà choisi leur candidat. L'élection à venir oppose ceux qui veulent la paix et ceux qui veulent la guerre. Tous les chrétiens doivent affirmer le choix de Gbagbo, afin que leurs prières l'accompagnent à la victoire. Aux Etats-Unis, ce sont les églises qui déterminent les élections". Nous parlions de laïcité plus haut, et ce n'est pas fortuit, car la période que nous traversons commande que les attitudes langagières soient empreintes de bienveillance et surtout de bonne foi. Doit-on cependant comprendre que Félicien Gbamnan Djidan, s'est trompé de bonne foi ? Supposons qu'il en soit ainsi. Les hommes de paix ne doivent pas manquer "de lui tirer les oreilles", parce que ses propos sont dangereux et consécrateurs de division religieuse et des habitants de Côte d'Ivoire au moment où ceux-ci prient pour que la paix soit à nouveau active dans leur pays. Les Ivoiriens et ces chrétiens célestes à qui le parrain a livré ce message de campagne "empoisonné", ne se feront pas hara-kiri en se refusant de reconnaître que durant ces huit (8) dernières années, le mal ivoirien s'est très bien accommodé d'avec la refondation, d'avec ses concepteurs et d'avec ses exécutants. Alors, de telles paroles prédisent l'échec retentissant de son auteur et de ses compagnons, "endeuilleurs" de ce peuple paisible d'avant 2000.
Enfin, la Côte d'Ivoire n'étant pas les Etats-Unis d'Amérique, Gbamnan et ses amis devront se revoir pour réduire leur volonté de maintenir les Ivoiriens comme leur souffre-douleur. Car en réalité, la refondation ne fait pas l'affaire des Ivoiriens et ne fera jamais leur affaire. Et ce ne sont pas pareils propos qui changeront "leur antipathie pour les tenants de la 2e République".
C. K