vendredi 30 octobre 2009 par Le Patriote

En choisissant Charles Blé Goudé comme son directeur de campagne chargé de la jeunesse, Laurent Gbagbo a, de facto, dressé le portrait robot du modèle de jeune qu'il entend bâtir pour notre pays dans les prochaines années. Ou disons plutôt qu'il entend perpétuer ? puisque c'est quand même depuis neuf bonnes années que notre pays assiste, sous l'impulsion de cet homme, à l'émergence d'une jeunesse de type particulier, forgée dans le moule d'un certain patriotisme aux couleurs du socialisme tropical que prône le FPI, le parti qu'il a créé de ses propres mains. Un patriotisme auquel la crise est venue donner une vigueur ? d'aucuns diraient une virulence ?sans précédent dans notre pays et qui est incarné, en tout cas pour ce qui est de la frange de la jeunesse qui nous intéresse ici, par Charles Blé Goudé, leader bien connu des fameux jeunes patriotes , notoirement inféodés à Laurent Gbagbo et à son régime.


Mais quelle sont donc les caractéristiques de cette jeunesse que le candidat Gbagbo veut à tout prix voir prospérer encore plus longtemps dans ce pays ?

Pour en faire la description, point n'est besoin de chercher loin, puisque cette jeunesse gbagboienne est à l'image, quasi trait pour trait, de Charles Blé Goudé. Ce jeune homme qui fit irruption dans la vie politique des Ivoiriens pour, précisément, voler au secours de son gourou en difficulté après l'éclatement d'une crise politico-militaire qui menaçait de l'emporter.
D'où venait-il donc, ce cher Blé ? Eh bien, tout droit de l'université de Manchester en Angleterre. Un brillant étudiant que son pays avait envoyé se parfaire dans une prestigieuse école étrangère ? Que non ! Il s'était retrouvé au pays de la reine Elisabeth après avoir maraudé un diplôme, la licence, qu'il n'a pu obtenir après plus de dix ans de présence dans les amphis, plus à faire parler la machette contre ses camarades étudiants que le stylo. Le père de la violence universitaire qu'il était pour avoir introduit l'arme blanche dans ce haut lieu du savoir, devenu un véritable champ de bataille lorsqu'il prit les rênes de la FESCI, allait transporter cette violence sur le terrain politique une fois de retour de son exil académique.

C'est sous son impulsion que la rue, au sens criminel du terme, connut ses heures de gloire. Des vols, viols, casses, saccages, pillages, affronts, vexations et humiliations devinrent le quotidien, non seulement des Ivoiriens qui refusaient de s'acoquiner avec son mouvement, mais aussi et surtout des étrangers, notamment des Français qu'il rendait coupable des malheurs de Gbagbo et dont plus d'une centaine d'entreprises firent les frais, avec comme conséquence immédiate, le chômage de milliers d'Ivoiriens.

Ce sont les jeunes patriotes du même Blé, non contents de malmener ainsi des compatriotes, qui s'en prirent aux matériels d'une organisation comme l'ONU venue en pompier dans un pays sinistré du fait du cafouillage et de la terreur que la jeunesse ? FESCI et jeunes patriotes ? perpétrait à longueur de journée. Tricherie, violence, irrespect, vol, saccages, pillages, tel peut être l'héritage de la refondation pour la jeunesse.

Que Gbagbo veuille donc, s'il est élu, que l'ensemble de la jeunesse ivoirienne, au lieu de conjurer le mauvais sort de cette jeunesse bleue longtemps restée sous l'emprise des thèses purement politiciennes, aveuglée par la haine et mal instruite, soit à l'image de Blé Goudé, est une perspective que seuls les jeunes ivoiriens dans leur ensemble devraient méditer.


La question de fond de ce point de vue, devrait être celle-ci : qu'avons-nous gagné en 9 ans de gouvernance de Gbagbo pour que nous le suivions encore ?

Quelqu'un l'a dit et nous sommes d'avis avec lui : le plus grave danger que court la Côte d'Ivoire, c'est de laisser sa jeunesse encore plus longtemps aux mains du régime actuel et de son chef.

Koré Emmanuel

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