vendredi 30 octobre 2009 par Le Nouveau Réveil

Sous d`autres cieux, on aurait parlé de haute trahison. La main sur le c?ur, ils avaient juré de conduire les Ivoiriens à des élections apaisées et transparentes le 29 novembre, une date qu`ils ont arrêtée d`un commun accord après moult tractations.
Depuis 72 heures, un rapport des Nations Unis est venu nous instruire que Gbagbo et Soro, qui ont pourtant proclamé et célébré la fin de la guerre, seraient en train de se réarmer en dépit de l`embargo sur les armes. Peut-on, dès lors, continuer à faire confiance à ces deux ex-belligérants ? Peuvent-ils ou ont-ils la volonté de conduire les Ivoiriens à des élections apaisées ?
A quoi répond dans ce cas le besoin de se réarmer, d`engloutir des milliards pour reconstituer son arsenal militaire ? L`organisation des élections apaisées nécessite-t-elle un tel investissement ? Gbagbo et Soro ne sont-ils pas en train de préparer autre chose dans le dos des Ivoiriens ?
C`est le Premier ministre qui déclarait lui-même que "la situation serait intenable" si d`aventure les élections n`avaient pas lieu le 29 novembre. Aujourd`hui, il est de plus en plus question de nous propulser dans cette "situation intenable", difficile puisqu`au-delà de la grosse campagne qu`on fait pour le report, les experts du bloc présidentiel multiplient au quotidien les démonstrations pour nous convaincre qu`il faut, dès à présents faire le deuil du 29 novembre. Et se disposer à remettre le chronomètre électoral à zéro. Dans leur entendement, cela ne devrait nécessiter aucune explication, aucune remise en cause, juste une tacite reconduction. On prend les mêmes et on recommence. Pas de discours à faire. C`est quand même eux qui ont le contrôle des forces. Gbagbo a déjà pris ses dispositions. Des consignes spéciales aux Forces de défense et de sécurité pour la période allant du 1er au 30 novembre. Sous le fallacieux prétexte de menace qui pèserait sur les Institutions de la République, l`on tente de justifier une répression programmée à l`avance de l`opposition politique. Mais en tout état de cause, la situation à laquelle est confrontée la Côte d`Ivoire pose un problème de bon sens et d`éthique politique. Puisque l`Onu, qui est une instance assez crédible, révèle, dans un rapport non encore contesté, que Gbagbo et Soro violent l`embargo depuis des années, qu`ils se réarment. Peut-on vouloir une sortie de crise pacifique et se réarmer alors qu`on peine à trouver des fonds pour financer le processus électoral ?
Peut-on aller à la paix la main prête à appuyer sur la gâchette ? Ce rapport de l`Onu vient trahir un secret, il vient comme pour ouvrir les yeux aux Ivoiriens. Dès à présent, peut-on continuer à faire confiance, à croire à ces ex-belligérants ? A partir du moment où au lieu des élections ils nous préparent autre chose selon l`Onu, doit-on continuer d`avancer les yeux fermés derrière eux ? Pour sûr, le prochain Cpc ne sera pas une partie de plaisir.
AKWABA SAINT CLAIR

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