mercredi 28 octobre 2009 par Le Mandat

Le premier ministre Soro Guillaume a participé à une foire commerciale en Chine, précisément dans la province du Sichuan. A son retour, l`avion du secrétaire général des forces nouvelles a fait une escale technique à Ouagadougou où il a rencontré le président burkinabé Blaise Compaoré, facilitateur dans la crise ivoirienne. Après leur entretien, le premier ministre ivoirien a indiqué à la presse que le président Blaise Compaoré souhaite que les élections se tiennent le plus rapidement possible. Il a ajouté qu`il était " conscient qu`il faille aller aux élections, mais qu`il fallait surtout aller à de très bonnes élections. " De telles déclarations situent l`observateur avisé de la scène politique ivoirienne sur les non-dits qui sous-tendent ces allégations. En effet, en lisant entre les lignes, l`on peut comprendre que Soro Guillaume et Blaise Compaoré préparent les ivoiriens à un report certain des élections. Dans le fond, tout a été subtilement préparé pour que le report soit " accepté " raisonnablement. Le cantonnement des ex rebelles n`est pas effectif sur le terrain. La question des grades n`est pas réglée. La fiche électorale définitive n`est pas à ce jour affichée. Les cartes d`électeur ne sont pas encore à la disposition des personnes qui en ont le droit, les cartes d`identité ivoirienne non plus, pour ne citer que ces éléments. Il se trouve qu`à ce jour, nous sommes à 33 jours de la date des élections. Les propos du premier ministre ivoirien sont assez expressifs. " Aller aux élections, mais à de bonnes élections " signifierait tout simplement qu`il est bon d`aller aux élections, mais qu`il serait mieux d`aller à des élections où tout est fin prêt. Or comme tous les ivoiriens savent bien que tous les éléments dont l`accord politique de Ouagadougou a faits l`inventaire ne sont pas dûment réunis, il est assez clair que ces élections dont la tenue obligatoire le 29 Novembre 2009 a été arrêtée par l`accord politique de Ouagadougou, et fortement médiatisée ne peuvent avoir lieu. Du coup, l`on serait même tenté d`excuser les organisateurs qui ne seraient pas fautifs. Aussi, se trouvent-ils exemptés de la responsabilité de la non tenue desdites élections. Le " deal " était si bien ficelé qu`apparemment les responsables de ce manquement n`auraient rien à se reprocher. La logique du report s`impose donc d`elle-même, et est bien consommée. Cette sortie de Soro Guillaume a trahi les vraies intentions cachées des initiateurs de l`accord politique de Ouagadougou qui pourraient se résumer à favoriser un séjour plus long du président Gbagbo dans le fauteuil présidentiel. Et chacun y trouve son compte.


Dos

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