samedi 24 octobre 2009 par Le Temps

Vous venez d`être nommé dans l`équipe de campagne de Laurent Gbagbo. Précisément au Haut conseil politique. Quels sont les sentiments qui vous animent ?
Nous avons commencé un travail pour certains dont moi depuis 199O. Pour d`autres, un peu plus récemment. Mais, nous avons formé une grande famille qui gagne. Nous avons avancé, nous sommes arrivés au pouvoir. Nous avons été attaqués, nous avons résisté. Aujourd`hui, nous sommes en train d`aller à la conclusion de cette marche victorieuse. Le Président de la République m`a fait l`honneur de me reconnaître comme un de ces acteurs privilégiés en me mettant dans une commission hautement politique comme l'indique son nom. Il me donne là l`occasion de prouver, de confirmer mais surtout, il me donne la lourde tâche de faire encore mieux. J`avoue que depuis que je suis sorti de la salle et surtout après la publication des listes dans les journaux, ce sont des coups de fil, des mails et des messages que j`ai reçus du monde entier. De mes anciens amis de lutte, Fesci, comme Jfpi. De tous ces appels et messages, j`ai une autre impression, celle que les amis décrivent comme étant une reconnaissance pour eux tous dont certains sont un peu émoussés, un peu frustrés et qui ressentent tous aujourd`hui, comme un honneur qu`on fait à une génération de combattants, à une génération qui pense avoir donné ce qu`elle peut . Je vais tout faire pour remotiver tous ceux qui depuis les années 1990 avec moi, ont mené cette bataille et qui peut-être, à un moment donné, se sont sentis un peu émoussés.

Le Haut conseil politique dont vous êtes membre est en quelque sorte un laboratoire de réflexion. Vous qui êtes toujours au contact avec la population, est-ce que cette place ne va pas vous gêner ?
Ce n`est pas incompatible et même, c`est le lieu le mieux indiqué pour travailler et mieux travailler. Je veux dire que quand on est un homme de terrain, quand on est en contact avec la population, cela veut dire qu`on connaît mieux les aspirations de celle-ci. Et en même temps, quand on réfléchit, on doit tenir compte de cette aspiration. S`il y a quelqu`un qui pense sans connaître les aspirations de la population, il réfléchit mal. Je crois que le Président me donne l`occasion de montrer que je suis un homme plein, très combattant, que je suis un militant c`est-à-dire quelqu`un qui vise un idéal, qui a des valeurs, qui a des principes , qui a une conviction et qui est courageux et déterminé.

Apparemment, vous êtes l`un des plus jeunes de cet organe. qu`est-ce qu`Eugène Djué pourra apporter dans cette équipe où il n` y a que de grands politiciens?
J`apporterai la vision de la jeunesse, je leur dirai ce que j`entends partout. Et je crois que le Président y a pensé. Il a pensé que nous sommes nombreux qui avons mené la lutte au niveau patriotique. Moi, je ne suis plus jeune. Je suis le plus jeune des vieux mais également le plus vieux des jeunes. Les jeunes disent, aujourd`hui, qu`ils ont quelqu`un auprès des doyens, de toutes ces têtes à réfléchir.

Après votre nomination, nous avons vu Charles Blé Goudé vous congratuler. Lui également a été nommé. Un commentaire ?

Après, je l`ai congratulé. Blé Goudé s`exprime toujours en parlant de moi en disant, celui-là est mon aîné. J`ai trouvé Blé en 1992, il était en terminale au lycée classique quand j`étais allé installer la section Fesci. Vous voyez, moi, j`étais en licence de droit. Nous avons entamé une lutte. Eux, ils ont repris le flambeau. Mais il le reconnaît et c`est ça nos principes à la Fesci. Nous reconnaissons celui qui nous a précédé. C`est pourquoi, il m`a félicité. En me saluant, il saluait tous ses aînés.

Et lui, sa nomination ?
La nomination de Blé est pour moi une double fierté. Une fierté de voir que ces jeunes que j`ai formés démontrent aujourd`hui, nos idéaux. Fier aussi de constater qu`en Côte d`Ivoire, la génération Fesci est en marche. C`est un honneur qu`on fait mais je me dis que nous avons l`occasion de prouver. En le saluant, nous nous disons que c`est solidairement que nous allons réussir ces missions qu`on nous a confiées. Ce que les gens ont pris pour des divergences jusque-là doivent être converties parce que l`objectif, c`est la victoire de Laurent Gbagbo. Nous n`avons pas le droit de nous tromper de cible. Je crois que le seul perdant dans l`histoire, c`est l`Onu parce que nous avons été les deux à être jugés par l`Onu comme des malfrats mais la Côte d`Ivoire n`est pas un pays de voyous. Sinon, nous sommes distingués au plus haut de nos Institutions.


Entretien réalisé par
Zéré de Mahi

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