jeudi 22 octobre 2009 par Le Temps

L'affaire fait un grand bruit en ce moment dans les villages de la sous-préfecture d'Assuéfry. Les populations ne fument plus le calumet de la paix avec M. Taha Gohou Jean, commandant de brigade de gendarmerie. Ils ne veulent plus de lui. Une pétition est signée par des chefs de village pour demander son départ. Mais que reproche-t-on à l'homme en charge de la sécurité de cette population pour être surnommé "Cb 110000 Fcfa ". Les faits dont on l'accuse sont nombreux. "Depuis l'arrivée du commandant de brigade, les populations qui ont le malheur d'être convoquées à la brigade sont victimes d'extorsions de fonds par ce dernier ou elles ne verront pas leur plainte aboutir. Moi-même, j'en ai été une victime ", a dit M. Bassirou Ouattara, conseiller municipal d'Assuéfry. Plusieurs cas d'extorsions de fonds de la part du Cb se sont avérés, en témoignent quelques faits. Au mois de juillet dernier, dame Adjoua Mansanh du village de Kouassirano n'a dû sa libération qu'après avoir payé la somme de 220000 Fcfa pour la noyade d'un bébé dont elle n'est pas responsable. Dame Affia Ban, restauratrice et une autre femme chez qui, elle a acheté du maïs, ont été relaxées par la justice de Bondoukou suite à une intoxication alimentaire de 58 personnes. Convoquées par le Cb dès leur retour, ces dames ont dû débourser chacune la somme de 100000 Fcfa au commandant. Idem pour Amagno Francis, ressortissant ghanéen, qui de passage à Assuéfry, s'est vu soutirer 110000 Fcfa par le Commandant de brigade, après l'avoir accusée de participation à un assassinat imaginaire. Les populations accusent aussi l'homme de loi de faire de faux rapports à sa hiérarchie et de laisser en liberté les hors-la-loi de la zone. C'est le constat qu'a fait Bassirou Ouattara. " Moi-même ayant été agressé mortellement par un émissaire du chef du village d'Assuéfry et malgré la plainte que j'ai déposée à la gendarmerie d'Assuéfry et le mandat d'arrêt délivré par le juge du tribunal de Bondoukou, mon agresseur est toujours en liberté ", a-t-il fait remarquer. Que dire de Pon Yao, receleur d'objets volés qui, pour échapper aux mailles de la justice, a payé 150000 Fcfa au commandant pour être libéré. Rencontré, le Cb Taha Gohou Jean d'Assuéfry n'a qu'une seule réponse " je ne me reconnais pas dans les faits dont on m'accuse. Prenez attache avec ma hiérarchie ", a-t-il soutenu.
Pascal Assibondry,
Correspondant régional

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