jeudi 15 octobre 2009 par Nord-Sud

L'ancien joueur de l'AS Saint-Etienne, Pascal Feindouno, rêve toujours d'une qualification du Syli National de Guinée à la Coupe d'Afrique des Nations. Le milieu de terrain de Al-Rayyan (Ligue 1, Qatar) l'affirme dans l'interview qu'il a acceptée de nous accorder.


Pascal Feindouno aime la vie. L'ex-milieu de terrain de Saint- Etienne est un tantinet chambreur. Hier, en fin de matinée dans un complexe hôtelier à Angré (Cocody), le Pelé du Syli National de Guinée, ivre de fatigue, a eu le temps de nous recevoir pour évoquer l'actualité de la sélection de son pays, encore en course pour arracher un ticket pour la prochaine Coupe d'Afrique des Nations en janvier 2010 en Angola. Une absence de la Guinée à la Can sera catastrophique , prévient le joueur révélé chez les Girondins de Bordeaux à la fin des années 1990. Et c'est lui qui avait offert à cette formation son avant dernier titre de champion de France en 1999. Le jeune Guinéen avait inscrit le but du sacre. Celui, que ses camarades ont surnommé Le président , est un vrai leader. Le chef de l'orchestre du Syli. Pendant environ une heure, ce joueur âgé de 28 ans, a accepté de se mettre à table pour répondre à nos préoccupations.

Pascal, la Guinée a-t-elle sérieusement compromis ses chances de qualification pour la Can après la défaite face au Burkina dimanche à Accra ?
Peut-être oui, mais nous avons encore une petite chance. Nous avons trois points et le Malawi quatre. Maintenant, si nous réalisons un match nul à Abidjan face aux Eléphants et que le Malawi perd face au Burkina, nous serons qualifiés. Dans le cas contraire, on dira au revoir à la Can. On rêvait de disputer cette Coupe d'Afrique des nations en Angola. Dans le groupe, il y a certains qui espéraient disputer leur dernière Can comme Kiémoko Camara et moi-même.

Comment appréhendez-vous le match face aux Eléphants ?
Pour nous, ce sera une fête, si on arrache le nul. La Côte d'Ivoire, qui est déjà qualifiée n'a plus la pression comme nous.

Allez-vous arrêter avec le Syli en cas de non-qualification pour la Can?
Peut-être. Il y a longtemps que je suis en sélection. La saison dernière, j'avais déjà pris la décision d'arrêter avec le Syli, mais après, j'ai changé d'avis sur les conseils de ma famille. Mais on verra.

Comment expliquez-vous les difficultés du Syli en éliminatoires du Mondial et de la Can ?
Vous pouvez avoir un groupe composé de bons joueurs, mais s'ils ne s'entendent pas sur le terrain, ça se complique. Nous n'avons que des professionnels dans le groupe et c'est difficile pour asseoir des automatismes, car on se regroupe pendant quelques jours seulement aller disputer les matches. C'est vraiment dommage. Tout le monde sait que la Guinée est un pays de football. Seul le football peut ramener la paix en Guinée.

Une absence du Syli à la Can ne sera-t-elle pas ressentie en Guinée comme une catastrophe ?
C'est sûr. Et vu ce qui se passe actuellement en Guinée, nous avons voulu apporter un boom au c?ur de nos compatriotes avec une qualification. Avant le match contre le Burkina, nous avons tous pensé à cette situation. Il n'y a que le football qui peut ralentir cette situation. Je souhaite que la Guinée retrouve la paix et le calme. Mais malheureusement, nous avons perdu. Mais ce n'est pas fini. Il faut prier Dieu.

Pourquoi avez-vous quitté l'AS Saint-Etienne ?
C'était un choix. Et c'est un challenge financier. Je ne le cache pas. Le foot ne dure pas longtemps. Il faut vite se mettre à l'abri. J'avais de nombreuses propositions de grands clubs. Saint-Etienne n'a jamais voulu que je parte.

On avait annoncé votre retour en Ligue 1 lors du mercato passé
C'était difficile. Les clubs de Ligue 1 en France ne peuvent pas se comparer aux clubs Emirati et Qatari. Là-bas, ils parlent du net. En France, on ne parle pas de net. Voilà. Ce n'est pas pareil.

Etes-vous satisfait de la trajectoire de votre carrière ?
Je suis très content de mon parcours. J'ai encore les images de mon enfance à Conakry en tête. On jouait sur les terrains battus. Comme tout le monde, j'ai connu la galère. J'ai 11 ans de professionnalisme. Ce n'est pas évident.

Nombreux sont ceux qui affirment que Feindouno a le talent pour jouer au Real, à Barcelone, à Manchester et autres.
Il est vrai que c'est le rêve de tout footballeur d'évoluer dans ces grands clubs, mais c'est mon destin. Mais on ne sait jamais, car je suis encore en activité.

Vous semblez avoir un feeling particulier avec Abidjan ?
La Côte d'Ivoire et la Guinée sont deux pays limitrophes. Et nous sommes des frères. Et j'ai connu des joueurs ivoiriens. J'ai joué avec certains et contre d'autres. Déjà à Bordeaux, j'étais avec Lassina Diabaté. Nous avons remporté le titre ensemble. A Saint-Etienne, il y avait Zokora Didier et Siaka Tiéné. Nous avons gardé de bons rapports. Et aujourd'hui, je suis dans le même club qu'Amara Diané au Qatar.

Quel regard portez-vous sur les Eléphants ?
Tout le monde le sait. La Côte d'Ivoire est une grosse cylindrée. Elle est respectée avec sa pléiade de grands joueurs. Ce sont des Eléphants.

Interview réalisé par Choilio Diomandé

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