samedi 10 octobre 2009 par Notre Voie

Le président du conseil d`administration de l`organisation des producteurs de caoutchouc naturel (OPCN), M. Désiré Porquet, président fondateur, a été radié de la structure qu`il a mise sur pied par celui-là même qu`il a chargé d`assurer son intérim. M. Benzem Atchiri, c`est de lui qu`il s`agit, alors qu`il assurait l`intérim du PCA n`a pas hésité à organiser en catimini une assemblé générale extraordinaire. Le nouveau venu, au cours de cette assemblée générale extraordinaire improvisée a non seulement radié les membres fondateurs (huit au total), mais il a en plus demandé qu`on mette l`organisation des producteurs de caoutchouc naturel sous administration provisoire. Toutes les demandes de M. Benzem PCA par intérim ont été attaquées par le président Porquet et ses partisans en justice qui a fait droit à cette demande. La crise sous administration provisoire a été refusée et ordre a été donné à M. Benzem, le putschiste, de remettre clés et documents comptables et administratifs afférents à l`OCPN à Désiré Porquet. Au lieu de s`exécuter, le putschiste a attaqué la décision en appel. Ce contentieux sera bientôt vidé par la cour d`appel d`Abidjan. Mais en attendant, les deux camps, celui des membres fondateurs dirigé par Désiré Porquet et celui de l`intérimaire putschiste, M. Benzem Atchiri se regardent en chiens de faïence. Pendant que l`OCPN qui avait donné beaucoup d`espoirs aux producteurs membres de l`organisation est plongée dans une léthargie sans nom.


F.D. Jean Dollé, chef du service économique à l'ambassade de France : Notre travail est d'inciter les entreprises françaises à venir en Côte d'Ivoire

M. Jean Dollé est le chef du service économique de l'ambassade de France en Côte d'Ivoire. Il est la cheville ouvrière d'une mission d'affaires du Grand Est de la France (Alsace et Lorraine) qui a séjourné en Côte d'Ivoire du lundi 5 au vendredi 9 octobre. A la veille de la fin de cette mission, soit le jeudi dernier, M. Jean Dollé a accepté d'en évoquer les objectifs. Notre Voie : Quel est l'objet de cette mission d'hommes d'affaires du Grand Est de la France en Côte d'Ivoire ?

Jean Dollé : Cette mission qui vient de deux régions de France, la Lorraine et l'Alsace, est là pour nouer des partenariats entre les entreprises qui sont toutes des Pme dans des domaines très différents d'activités avec des entreprises de Côte d'Ivoire qu'elles ont rencontrées tout au long de cette semaine.


N.V. : Quelle est la gamme d'entreprises représentées et dans quels domaines ?

J.D. : Il y a une dizaine d'entreprises et presque la moitié est dans le domaine du BTP (bâtiment et travaux publics) et profitent du salon Archibat qui se déroule cette semaine pour nouer des contacts dans le cadre de ce salon. Autrement, vous avez des entreprises dans le domaine du vin, de l'imprimerie, des équipements de la protection, des mines et carrièresC'est donc une gamme assez large d'entreprises.



N.V. : L'agenda de rencontre était très chargé. Est-ce qu'ils ont pu honorer tous leurs rendez-vous et est-ce que les choses se sont bien passées ?

J.D. : Je pense que ça s'est bien passé. Nous sommes aux deux tiers des rencontres donc presqu'à la fin de la mission. Mais déjà, dès le premier jour, deux d'entre eux avaient trouvé leurs partenaires. D'autres ont signé déjà des contrats et, pour le reste, ce sont des contacts qui ont été noués et qui vont devoir être poursuivis.



N.V. : Est-ce un signe du retour de la France en Côte d'Ivoire, économiquement parlant ?

J.D. : On ne peut pas parler de retour parce que la France n'est pas partie. Je disais que le pays qui a le plus investi en Côte d'Ivoire dans les dix dernières années, selon le Cepici, c'est la France. Donc, on ne peut pas dire que la France soit partie. La France reste le premier partenaire commercial de la Côte d'Ivoire. Et la Côte d'Ivoire, au sein des pays de l'Uemoa reste le premier partenaire de la France. Donc dans les deux sens, la relation économique, commerciale et financière est forte. Mais, c'est vrai, depuis le début de la crise et surtout depuis les événements de 2004, il y a une crainte des investisseurs, des entreprises françaises qui ont été actives dans ce pays. Notre travail, ici à l'ambassade, c'est d'inciter les entreprises françaises et ce que j'appelle leurs relais, c'est-à-dire les chambres de commerce, le patronat ivoirien, les organisations professionnelles à venir en Côte d'Ivoire. Et que de la même façon, les entreprises ivoiriennes et leurs groupements aillent en France. Quatre années de suite, de 2006 à 2009, tous les ans, fin mars-début avril, nous avons une journée de la Côte d'Ivoire à Paris présidée par votre ministre de l'Economie et des Finances, Charles Diby Koffi. Quelques-uns de ses directeurs et quelques représentants du secteur privé, des entreprises ivoiriennes ou des entreprises françaises implantées ici y sont présents. Et pour la 5ème année consécutive, le 1er avril 2010, nous avons encore une journée de la Côte d'Ivoire à Paris, et le lendemain à Strasbourg pour répondre au bon accueil qui a été fait à cette délégation d'Alsace et de Lorraine ici à Abidjan ces jours-ci.


N.V. : Pensez-vous que votre message passe bien en France auprès des entreprises ?

J.D. : Je suis convaincu que le message est entendu en France. Il y a aussi une attente très forte pour que la France reste présente et renforce sa présence. C'est ce à quoi nous nous attelons avec nos amis ivoiriens, avec les entreprises qui sont toujours actives dans la relation avec ce pays. En favorisant les relations. Après, les entreprises travaillent entre elles, ou leurs organisations se concertent pour faire en sorte qu'un climat de confiance se mette en place et que les affaires se passent.



N.V. : Il y a de l'espoir

J.D. : On a de l'espoir, mais on a de gros chantiers. En particulier, la crise a entraîné une détérioration de l'environnement des affaires, de la gouvernance. Pour que la Côte d'Ivoire revienne à ce qu'elle était pour permettre aux entreprises ivoiriennes, françaises et d'autres entreprises étrangères de travailler, il faut qu'un bon cadre d'affaires qui respecte la concurrence et les bonnes pratiques se mette en place et se consolide. Je suis confiant.


N.V. : Quand vous parlez d'un bon cadre d'affaires qui doit se mettre en place, vous faites allusion à la réforme de la justice ?

J.D. : Oui, c'est un tout. Nous avons besoin d'un gouvernement qui agisse de façon à ce que tous les opérateurs privés du secteur soient reconnus et travaillent dans un climat sain. Et là, c'est de notoriété publique, nous sommes loin des conditions optimales.

Interview réalisée par Augustin Kouyo

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