jeudi 1 octobre 2009 par AFP

ABIDJAN, 30 sept 2009 (AFP) - La justice ivoirienne a émis mercredi des
doutes sur la disparition du journaliste Guy-André Kieffer en 2004 en Côte
d'Ivoire, affirmant qu'il aurait "été exfiltré" du pays et serait "en vie",
selon des propos tenus à l'AFP par le procureur d'Abidjan, Raymond Tchimou.
Dans le cadre de l'enquête sur M. Kieffer, "on ne cherche plus un homme
mort, mais quelqu'un qui a été exfiltré de la Côte d'Ivoire et qui vit
actuellement" a déclaré M. Tchimou, se disant "serein" sans expliquer pourquoi.
Il a fait cette déclaration suite à la déposition d'un militaire ivoirien
devant le juge français Patrick Ramaël, chargé de l'enquête. Il soutenait que
le journaliste franco-canadien avait été détenu à la présidence et tué par
erreur.
Dans un témoignage recueilli le 20 août au Bénin et que l'AFP a consulté,
Alain Gossé, 60 ans, sergent-chef "au service logistique de la présidence de
Côte d'Ivoire" affirme avoir vu et parlé au journaliste détenu dans une
"cellule" de la présidence où il avait été amené par "deux équipes de
commandos" le 16 avril 2004, jour de sa disparition.
"Ce témoignage vise à amuser la galerie, il n'apporte rien de nouveau à
notre dossier très épais", a réagi le procureur d'Abidjan.
Pour lui, "les corps ont toujours été retrouvés à 100% dans tous les cas
d'assassinat ou de meurtre" en Côte d'Ivoire.
Guy-André Kieffer a été vu vivant pour la dernière fois le 16 avril 2004
sur un parking d'Abidjan alors qu'il avait rendez-vous avec Michel Legré,
beau-frère de Simone Gbagbo.
Son corps n'a jamais été retrouvé.
M. Legré a été inculpé pour "enlèvement et séquestration en bande
organisée".
Jeudi, les magistrats ivoiriens ont annoncé vouloir entamer en octobre une
mission en France, dans le cadre de cette affaire, pour obtenir des
inculpations, après l'échec de leur première tentative.

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