ABIDJAN - L'économie ivoirienne, qui vise une croissance de 3,5% en 2009, a atteint "un bon niveau" au premier semestre, mais les incertitudes sur l'élection présidentielle pèsent sur ces performances, a estimé jeudi le Fonds monétaire international (FMI).
"Malgré la crise mondiale, l'activité économique ivoirienne au premier semestre s'est maintenue à un bon niveau et l'objectif de croissance de 3,5% en 2009 peut être atteint", a dit Doris Ross, chef d'une mission d'évaluation du FMI et de la Banque mondiale, au terme d'une visite de deux semaines à
Abidjan.
Cette visite s'inscrit dans le cadre du suivi des efforts menés par la Côte d'Ivoire pour bénéficier d'une réduction de sa dette, après que le pays s'est qualifié en mars pour l'Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE).
Avec une inflation annuelle "proche" de la norme de 3% de la Communauté des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO), "les perspectives économiques restent favorables, bien que des incertitudes quant à la date de la tenue des élections pèsent sur les performances actuelles, notamment les investissements", a averti Mme Ross lors d'une conférence de presse.
Reportée depuis 2005, la présidentielle destinée à clore la crise née du coup d'Etat manqué de 2002 est prévue le 29 novembre. Mais des retards rendent de plus en plus difficile la tenue du scrutin à cette date.
Concernant le cacao, dont le pays est le premier producteur mondial, la mission souhaite que la réforme en préparation "débouche sur une plus grande rémunération des revenus des paysans et une transparence sur l'utilisation des ressources prélevées".
Par ailleurs, Mme Ross a déploré une masse salariale "trop importante" et regretté que des "réformes cruciales pour améliorer la gouvernance et le climat des affaires tardent à se réaliser".
Ces conclusions devraient être présentées avant la fin de l'année au conseil d'administration du FMI, dont un avis favorable permettra au pays de bénéficier d'un nouvel appui financier.
La chef de mission n'a pas indiqué quand la Côte d'Ivoire pouvait espérer décrocher un allègement de sa dette. "Il faut avoir un peu de patience et avec détermination poursuivre les réformes nécessaires pour réduire la pauvreté et améliorer l'économie ivoirienne", a-t-elle insisté.