mardi 15 septembre 2009 par Nord-Sud

Le Premier ministre a haussé le ton samedi. Guillaume Soro a décidé de mettre le holà à la dérive communicationnelle à laquelle se livrent depuis des mois les structures techniques chargées du processus de sortie de crise. Il a réaffirmé la tutelle de la Primature sur les structures. Car, pour réussir sa feuille de route, il doit s'assurer que chacun exécute bien la sienne. D'où l'intérêt pour lui de constituer une vraie équipe avec des structures et des hommes aux intérêts parfois diamétralement opposés. Et, la perspective des élections de novembre ne fait que renforcer ce poids. Resserrer les rangs pour la dernière ligne droite. Tel devrait être le leitmotiv de l'action gouvernementale pour les mois prochains. Autant pour le processus de sortie de crise que pour la gestion des affaires courantes de l'Etat. Sur ce dernier point, force est de constater que de 2007 à ce jour, tous les ministres n'ont pas toujours assumé leurs devoirs vis-à-vis de la population. En témoigne la communication verbale du Premier ministre en Conseil des ministres le 4 juin 2009.

Guillaume Soro a dressé à l'occasion un tableau plutôt sombre de l'action de la majorité de ses ministres. Une vraie douche froide. Un audit réalisé par les services de la primature sur l'activité des ministres a abouti à des résultats accablants. Les enquêteurs ont retenu comme critères d'évaluation, d'une part, la réaction aux dossiers transmis pour observation dans le cadre du Conseil de gouvernement et du Conseil des ministres, de l'autre l'assiduité aux dits Conseils. Le passage au tamis des 48 Conseils de gouvernement et 35 Conseils des ministres tenus entre avril 2007 et décembre 2008 a révélé des taux d'absence de 61% et 50%.

Non contents de ne pas assister aux Conseils, plusieurs ministres se tournent carrément les pouces. En effet, sur les 179 textes qui leur ont été soumis sur la période, des taux de réponse de 25 ont été enregistrés. Sans doute occupés aux missions et autres affaires personnelles, certains ministres n'ont fait aucune observation écrite sur les textes inscrits à l'ordre des Conseils. L'absentéisme ministériel est plus prononcé au niveau des réunions des comités interministériels qui doivent plancher sur des questions spécifiques, telles que celle de la cherté de la vie.

A titre d'exemple, alors qu'Abidjan croulait sous les ordures, après le Conseil des ministres du 8 janvier, le Premier ministre a convoqué à son cabinet une réunion interministérielle sur la question. Sur 15 ministres, seuls 4 se sont présentés, avec en moyenne une heure de retard (Environnement et Eaux et forêts ; Santé et Hygiène publique ; Ville et Salubrité urbaine ; Famille et Affaires sociales). D'autres ont choisi de se faire représenter (Plan et Développement ; Economie et Finances ; Transports ; Construction, Urbanisme et Habitat). Les autres avaient mieux à faire que de s'occuper de la salubrité publique. La réunion a finalement été ajournée faute de quorum suffisant. C'est par la suite que le Premier ministre a suspendu certains salaires.

Kesy B. Jacob

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