mardi 15 septembre 2009 par Notre Voie

La coordination des communicateurs bénévoles pour le plébiscite du Président Laurent Gbagbo procède demain au lancement de ses activités à travers une conférence publique à l`hôtel Pullman au Plateau. En attendant ce rendez-vous, Eric Ané, chargé de communication du président du FPI , président de cette coordination dit les motivations de la création de la coordination et comment elle entend fonctionner Notre Voie : Comment l`idée de créer une coordination des communicateurs pour le plébiscite de Laurent Gbagbo vous est-elle venue et quels sont ses objectifs ? Eric Ané : Après quelques années d`expérience auprès de certaines autorités de ce pays en tant que spécialiste en communication, nous nous sentons interpellé à quelques mois de la présidentielle. Nous nous sommes dit qu`il fallait tirer les leçons de la période passée à conseiller au plan communicationnel, prendre en compte toutes les critiques formulées par rapport à notre manque d`efficacité au niveau de la communication, et surtout notre manque d`anticipation et de réactivité. Au moment où nous sortons de la crise, comment corrigeons-nous nos faiblesses pour en faire des atouts au service de notre pays et du Président Gbagbo. Notre position au c?ur du dispositif pendant ces 7 dernières années nous permet de dire que le mensonge a beaucoup pris le pas sur la vérité. Et nous avons perdu la bataille de la communication et de l`opinion. Mais l`expérience de novembre 2004 a démontré que c`est grâce à la mobilisation des ivoiriens pris individuellement, qui ont envoyé des SMS, des images via leur portable ou autres moyens à des correspondants à l`étranger, que le monde entier a découvert la face cachée de l`opération Licorne. Tirant donc toutes ces leçons, nous nous sommes dit, en dehors de notre voix que nous donnerons au Président Laurent Gbagbo, il nous fallait faire autre chose : rassembler les communicateurs qui ne sont pas dans les circuits classiques et traditionnels du régime et qui peuvent apporter leur expertise, leur talent, leur savoir-faire pour booster la communication électorale du candidat Laurent Gbagbo. Ces élections sont un virage à négocier et nous nous sommes dit, que nous n`allons pas nous faire avoir une deuxième fois par nos adversaires. Pour une fois, nous allons prendre le devant, nous allons mener et gagner la bataille de la communication en cette période préélectorale, et occuper le champ médiatique. Notre produit , Gbagbo, est très bon. Nous voulons faire de sa réélection une question d`urgence nationale. N.V. : Percevez-vous encore un déficit communicationnel quelque part ? E.A. : Non pas du tout. Mais en période de campagne électorale, un effort de communication supplémentaire n`est pas de trop. Nous pensons que nos autorités ont compris l`importance et l`enjeu stratégique de la communication et tiré les leçons de la crise. La période électorale que nous allons vivre est une période très importante. Et partout dans le monde, dans toutes les grandes démocraties, en période électorale il y a une nécessité forte de communiquer, de communiquer dans l`urgence, de communiquer sur la base d`une stratégie, de manière très professionnelle parce qu`une campagne électorale, elle ne dure que deux semaines officiellement. A la différence de la communication institutionnelle ou communication publique qui peut s`inscrire dans le temps et subir des améliorations, la communication en période électorale est décisive : vous élaborez une mauvaise stratégie où vous communiquez mal et vous perdez malgré la qualité de votre candidat, vous êtes obligé d`attendre encore 5 ans. C`est dans l`urgence qu`on communique en période électorale. C`est du marketing politique, il faut vendre l`image et le projet du candidat,etc. N.V. : Vous avez parlé de communication d`urgence. Est-ce à dire qu`après la présidentielle si votre candidat est réélu, cela sera synonyme de la fin des activités de la coordination ? E.A. : Non. De toutes les façons, nous estimons que la communication doit précéder et accompagner l`action politique. Nous pensons qu`une communication ne s`arrête pas après une campagne électorale. Mais elle s`intensifie. Le candidat élu doit démontrer quotidiennement que les électeurs ont eu raison de lui faire confiance. Donc, il doit perde façon permanente communiquer. Mais là, on se retrouve dans un autre contexte. Après la présidentielle, il ya les législatives, les municipales et les conseils généraux. Et là aussi, il va falloir accompagner les acteurs politiques pour que le Président Laurent Gbagbo puisse se constituer une majorité confortable qui va lui permettre de travailler. Donc, nous pensons qu`après les élections, nous allons communiquer davantage. Nous allons travailler à valoriser les valeurs démocratiques pour que le jeu politique en Côte d`Ivoire reste sur des batailles d`idées. N.V. : La Coordination des communicateurs bénévoles n`est-elle pas un club de soutien qui refuse de s`identifier comme tel ? E.A. : Non, je refuse même l`appellation club de soutien ou mouvement de soutien. Nous sommes un groupement d'experts en communication à la disposition du candidat Laurent Gbagbo et de son équipe de campagne. Nous sommes regroupés en pool, nous avons un pool marketing, un pool informatique, un pool relations publiques, un pool média et presse. Ce sont des citoyens qui ont appris un métier, qui travaillent dans un domaine donné et qui ne sont pas nécessairement affiliés à tel ou tel parti. On les invite de façon bénévole. Nous avons un site Internet que nous mettrons en ligne quelque temps après la conférence inaugurale du 16 septembre, nous avons des web masters qui ont contribué bénévolement à la réalisation de ce site. Dans le domaine du marketing, des personnes nous envoient des SMS, leurs numéros ou même leurs CV. Nous n`allons pas recruter parce que nous n`avons pas d`argent pour payer quelqu`un mais, ils nous envoient leur CV pour dire que j`ai des compétences dans un tel domaine. Nous leur demandons des conseils selon leur domaine. Nous prenons leurs idées que nous agençons, synchronisons et nous avançons. Voici un peu comment nous fonctionnons. Donc, nous ne sommes pas un club de soutien, un mouvement de soutien. Il y a une plus- value. N.V. : On voit que vous avez commencé à travailler mais quelle sera la suite ? E.A. : La première grande activité que nous allons faire est une importante conférence publique qui va marquer le lancement officiel de nos activités. Après une réflexion stratégique, nous sortons avec une action : une conférence publique. Le thème : Les enjeux politiques et historiques des élections de sortie de crise, quel chef d`Etat pour la Côte d`Ivoire ? . nous avons choisi celui qu`on pourrait appeler un homme secret et profond, qui a été secrétaire général du FPI au temps de braise, qui est très proche du Président Laurent Gbagbo, qui le connaît bien, qui connaît bien les arcanes du FPI, qui connaît bien les acteurs de la scène politique en Côte d`Ivoire ; cette personnalité est M. Abou Drahamane Sangaré, l`actuel inspecteur général d`Etat. Il a été ministre des Affaires étrangères dès l`avènement du Président Laurent Gbagbo au pouvoir. Il est le premier vice-président du FPI chargé de la stratégie politique. Donc, c`est à lui que nous avons demandé humblement de venir prononcer cette conférence, pour nous montrer la voie à suivre. Interview réalisée par Dan Opéli

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