lundi 14 septembre 2009 par Nord-Sud

La première revue de la mission conjointe FMI-BM-BAD prend fin mercredi prochain. Des efforts considérables restent à faire.

Le point d`achèvement est encore bien loin. Malgré l`engagement des partenaires financiers multilatéraux à ses côtés, le gouvernement ivoirien reste sur une corde raide. La première revue post-point de décision inscrite dans le cadre de l`article IV des statuts du Fonds monétaire international (FMI) s`achève dans deux jours. Elle n`aura, à l`évidence, pas été une simple visite de courtoisie. Selon des sources proches de la mission conjointe, les échanges ont globalement porté sur l`analyse du niveau de réalisation des réformes considérées comme les principaux déclencheurs du point d`achèvement de l`initiative des Pays pauvres très endettés (PPTE). Cette échéance pourrait intervenir vers 2011. La mission a reconnu que, depuis l`Accord politique de Ouagadougou, la Côte d`Ivoire jouit d`une assez bonne réputation et les cadres de haut niveau en poste bénéficient d`un excellent niveau de formation. Ils se distinguent par une réelle volonté d`appropriation des politiques nationales. Malheureusement l`instabilité relative de leur affectation aux postes clés de l`administration entraîne des difficultés dans le suivi des réformes engagées et la pérennité du dialogue avec les partenaires. Toutefois, le pays bénéficie d`un soutien régulier et substantiel de la communauté internationale et les autorités s`efforcent à préserver les relations harmonieuses avec les institutions de Bretton-Woods et les autres bailleurs de fonds. Mais au plan opérationnel, affirment les mêmes sources, la gouvernance des autorités ivoiriennes est jugée peu convaincante sur plusieurs questions notamment celles liées à la surveillance budgétaire, à la réforme de la filière café cacao, à la gestion des ressources pétrolières ainsi qu`au système financier. De quoi titiller le ministre de l`Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, qui relève que des efforts d`assainissement ont été faits. Nous souhaitons que cette mission permette d`apprécier objectivement les efforts déployés par le gouvernement dans la mise en ?uvre des engagements pris, avait dit M. Diby Koffi En effet, l`évaluation de l`exécution du premier semestre du programme économique et financier, appuyé par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (Frpc) a noté quelques impertinences relativement aux différentes orientations économiques. Il s`agit de la soumission des états de liquidation détaillés des recettes pétrolières, la très compacte fiscalité agricole, l`adoption et l`exécution conforme d`un budget révisé et l`élimination des arriérés de paiements intérieurs. Les sources révèlent que la mission a particulièrement insisté sur le faible niveau d`apurement des dettes dues aux fournisseurs de l`Etat. Ces créanciers internes prévoient, d`ailleurs, un sit-in le 23 septembre devant le siège de la Banque mondiale. Les bailleurs reconnaissent la légitimité des complaintes d`autant que la non-priorisation des obligations intérieures, selon la délégation de Mme Doris Ross, constitue une véritable bulle sur le chemin de la relance économique.

DRSP, version finale

Elle s`est, par ailleurs, enquise de l`état d`avancement de la version finale du Document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp). A cause des dérapages observés dans la gestion des finances publiques, les autorités cherchent à solliciter une dérogation pour les critères de réalisation non observés. Mais les bailleurs de fonds n`ont admis que le principe de l`élaboration de nouveaux indicateurs quantitatifs et structurels complémentaires, capables de minimiser les déperditions. Ces indicateurs accordent une place de choix à la maîtrise des dépenses publiques et surtout à l`effectivité de l`unicité de caisses du trésor public. Mais, à terme, font observer certains experts, la situation de la Côte d`Ivoire nécessite une véritable révolution, une refonte de l`architecture économique. Pour eux, l`économie ivoirienne est encore peu diversifiée. Le secteur primaire occupe plus de la moitié de la population active et le reste de l`économie en l`occurrence le commerce, les transports, l`agro-industrie, en dépend étroitement. Il se concentre autour de quelques produits très vulnérables aux aléas climatiques et surtout aux chocs exogènes : cours du café cacao, taux de change du dollar etc. Il y a aussi la fragilité des cultures de subsistance marquée par de faibles rendements. Ce qui rend hypothétique la récurrente question de la sécurité alimentaire. Les secteurs secondaire et tertiaire sont marqués par la prédominance des activités informelles. L`on note des problèmes structurels : coût élevé des facteurs de production, insécurité judiciaire, obstacles liés à la libre circulation des personnes et des biens dans l`espace Uemoa. Ces obstacles entravent le développement du secteur moderne.

Lanciné Bakayoko

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023