La probable candidature du capitaine Dadis à la prochaine élection présidentielle, farouchement combattue par ses opposants, n`en finit pas de défrayer la chronique. Et pourtant, l`intéressé n`a encore pas annoncé officiellement sa candidature. Point n`est besoin d`être divin pour comprendre sur quoi ils s`appuient pour réussir leur tour de passe-passe. Les promesses du capitaine Dadis pour 2009, l`impartialité de l`administration et la transparence de la consultation désormais prévue pour fin janvier 2010, semblent être les causes fondamentales de tout ce remue-ménage. Mais tout cela n`est qu`un prétexte pour éliminer un adversaire dont la popularité est loin d`être égalée. C`est de bonne guerre. C`est aussi l`opportunité inespérée pour certains prédateurs qui, après avoir vidé les caisses de l`Etat, piqués par on ne sait quelles mouches, tombent subitement leur masque pour s`investir séance tenante, grand leader, grand penseur politique, mais plus grave encore, grand protecteur et grand défenseur de la démocratie, de la justice et des valeurs républicaines. Dès lors, le débat autour de la candidature du capitaine Dadis à l`élection présidentielle prochaine est non seulement faussé, mais il s`apparente davantage à un sabotage systématique de notre jeune démocratie et de la transition pour faciliter la mise en selle des hommes qui ont pillé sans Etat d`âme, l`économie guinéenne. Pour combien de temps encore ces prévaricateurs feront-ils vivre à la Guinée les affres de leur pathologie dévorante ? La politique peut-elle tirer des leçons de l`histoire ? Ou bien est-elle fatalement condamnée à répéter les mêmes erreurs, malgré les désastres qu`elles ont provoqués dans le passé ?
La Guinée est un pays souverain. Il faut laisser les guinéens choisir librement leur président. Tout citoyen qui remplit les conditions définies par la loi, peut être candidat à la Présidence de la République de Guinée s`il manifeste le désir. Pour ce qui concerne le cas particulier des " hommes en tenue ", s`ils veulent être candidats, personne ne peut s`y opposer, à la seule condition qu`ils quittent leur corps. La loi est la même pour tous. Il serait donc souhaitable que le capitaine Dadis quitte l`armée avant de faire acte de candidature.
Pour le reste, il appartient au peuple de Guinée de trancher.
Cécé Roger Haba, Paris France
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