vendredi 11 septembre 2009 par Nord-Sud

Le niveau de l'école ivoirienne est en baisse. Face à ces problèmes, la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) dénonce les différents problèmes et apporte quelques solutions pour les résoudre.

Les causes (des échecs scolaires) sont multiples et nombreuses. Depuis longtemps, on accuse la Fesci d'être à l'origine des grèves. Nous en avons pris conscience et depuis quelques années, nous avons marqué notre maturité. Depuis ce temps, nous avons constaté que l'échec va crescendo. Ce qui veut dire que nous n'étions pas à la base de cet échec. Les professeurs ne sont pas mieux que les étudiants. Ce sont eux qui font des grèves en à point finir. Trois mois de grève, on retient les copies et les moyennes des élèves pendant deux trimestres. A côté de cela, certains empêchent leurs collèges de donner des cours aux élèves. Au supérieur, au secondaire et au primaire, c'est la même chose. Ils n'assurent plus l'éducation des enfants. Les épreuves sont truffées d'erreurs. On change de barème deux jours après les corrections. C'est le cas de la correction du Bac à Daloa. Certains établissements n'ont pas d'agrément et sont obligés de faire passer leurs élèves dans les établissements agréés. Et quand on le fait, soit ce sont les dossiers qui ne sont pas transmis à temps, soit ce sont les livrets qui ne sont pas remplis correctement. Et là, ce sont des élèves qui sont pénalisés. Les parents d'élèves sont irresponsables. Ils ne réagissent pas quand on bloque les notes de leurs enfants. Ils mettent les enfants à l'école sans les suivre. Quand l'enfant est nul à l'école, au lieu de lui trouver un répétiteur, ils ne s'en soucient pas. A peine même s'ils suivent l'évolution des enfants. Ils ont fui leurs responsabilités, c'est pourquoi nous l'assumons à leur place. Quant aux autorités, nous avons constaté que l'école est leur dernier souci. Le cas palpable est celui du Bts (Brevet de technicien supérieur). Les fondateurs ont, durant un mois, bloqué le déroulement de cet examen. Il était prévu pour le 27 juillet, et c'est jusqu'au 31 août que cela a pu se dérouler. Pourquoi ? Ce n'est pas normal. Il a fallu qu'on descende dans la rue pour que les autorités puissent prendre leur responsabilité. Notre avenir est compromis. Et à la fin de tout cela, ce sont les élèves et étudiants qui perdent. Et on s'étonne que les résultats ne soient pas bons. Comme solutions, nous proposons à l'Etat qu'il faut éviter que le privé prenne l'école en otage. Le privé a à lui seul plus de 80% des étudiants dans le supérieur. Ce n'est pas normal. Depuis que l'Etat a créé quelques universités et Grandes écoles, aucune infrastructure n'a été encore construite. Cela fait que l'Etat injecte beaucoup d'argent dans le privé. Quand l'Etat n'arrive pas à donner aux fondateurs ce qu'il leur doit, ils bloquent les examens. L'Etat doit prendre ses responsabilités en créant des universités et des Grandes écoles. L'Etat doit prendre l'école au sérieux. Les conseils généraux doivent avoir dans leur budget, une part pour l'école, pour construire de nouvelles écoles et pour réhabiliter celles qui sont déjà construites. Cela, pour désengorger le privé. Les accords signés avec les enseignants et les fondateurs des Grandes écoles doivent être respectés par l'Etat. La revalorisation des salaires des enseignants est aussi nécessaire. Dans la mesure où elle permettra aux jeunes d'embrasser le métier .

Propos recueillis par Adélaïde Konin (Stagiaire)

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