jeudi 10 septembre 2009 par Le Patriote

Le processus de sortie de crise vient de faire un pas de géant dans le milieu militaire et singulièrement dans celui des Forces Nouvelles. Les hommes de Guillaume Soro, on peut le dire, tiennent parole. L'histoire retiendra que le désarmement des ex-combattants des Forces Nouvelles de la crise militaro-politique qui a secoué la Côte d'Ivoire pendant sept ans est parti de Korhogo, la zone 10 des Forces armées des Forces Nouvelles, hier mercredi 09 septembre 2009. Une ère nouvelle s'annonce sur le camp tenu par le célèbre barbu de Korhogo, le commandant Fofié Kouakou Martin. Au camp de Fansara 110, plus rien ne sera comme avant. D'une part, le camp va se séparer de 500 de ses 1410 éléments. Déjà la veille, les écriteaux à l'entrée du camp : MPCI Fansara 110 ont disparu du mur de la grande clôture pour faire place à un mur blanc, prêt à recevoir un autre texte. A l'intérieur du camp règne une grande propreté.

500 ex-combattants pour commencer
Les couloirs sont tracés avec des pierres blanches. Les troncs des arbres sont peints en blanc au tiers inférieur. Tous les bâtiments qui d'ordinaire faisaient grise mine présentent un aspect flambant neuf. Ce mercredi, dans la cour de la compagnie territoriale de Korhogo (CTK), le plus grand camp des éléments de la zone, sono, chaises et bâches sont sortis pour une cérémonie de valeur capitale dans le processus de sortie de crise :
La cérémonie officielle du lancement de la démobilisation, du désarment et de la réinsertion des ex-combattants des FN. Outre le ministre de la Défense, le ministre Amani N'Guessan Michel, le représentant du facilitateur, son excellence Boureima Baldini, les deux chefs d'état-major, les généraux Mangou Philippe et Soumaïla Bakayoko, le commandant du centre de commandement intégré, le colonel major Kouakou Nicolas, Diarrassouba Issouf, le représentant du Premier ministre au sein du comité national de coordination des activités de réinsertion et de réhabilitation communautaire, étaient tous présents.

Le désarmement des ex-combattants des Forces Nouvelles est enfin une réalité. Une réalité qui fera dire au ministre de la Défense : la fraternité renaît dans ce pays, la Côte d'Ivoire renaît de ses cendres . Et le ministre de rappeler sa mission : Nous avons été nommé pour réconcilier deux armées et aujourd'hui, je constate que nous sommes en train de faire les derniers efforts pour la sortie de crise effective . Et d'ajouter : Demain, nous allons certainement installer dans plusieurs régions de Côte d'Ivoire des brigades mixtes de gendarmerie et des commissariats mixtes .

Le parcours du démobilisé

Puis l'ex-ministre de l'éducation nationale de révéler : hier soir (mardi 8 septembre,Ndlr) j'étais avec le Président de la République, il me charge de vous dire qu'il se soumet à la volonté des militaires pour ce qui est des dernières solutions que nous avons trouvées au problème de grades, au problème de recrutement des 5000. Hier si j'avais fini les décrets, il les aurait signés. Devant cet optimisme, Amani N'Guessan met en garde : C'est pour vous dire notre détermination au plus haut niveau pour la sortie de la crise. Que personne ne travaille à contre-courant, que personne ne vienne mettre un grain de sable au moulin . Avant lui, le général Bakayoko avait donné les précisions suivantes : la démobilisation a pour objectif essentiel : la réinsertion des ex-combattants, qui commence par la remise de la carte des démobilisés aux concernés afin qu'ils soient éligibles aux différents programmes de réinsertion conduits par le PNRRC (programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire, le PSCN (programme de service civique national) appuyés par l'ONUCI-DDR et les autres partenaires à la réinsertion.
Selon le général Bakayoko, l'opération de démobilisation se déroule selon un mode opératoire arrêté par le CCI, l'état-major des FAFN et le PNRRC. L'ex-combattant, pour sa démobilisation traverse quatre ateliers.

Il est reçu au service " accueil"où il est enregistré en fonction de la liste établie. Ensuite, l'atelier "désarment" où son arme est récupérée. Après vient l'atelier ?'démobilisation'' où il abandonne sa tenue pour repartir avec une tenue civile et son certificat de démobilisé. Enfin, l'atelier "carte de démobilisé" où il reçoit du PNRRC sa carte de démobilisé. Le général Bakayoko s'est voulu très clair : la démobilisation concerne l'ensemble des zones Forces Nouvelles et doit aboutir nécessairement à la réinsertion des ex-combattants. Car pour lui, la réinsertion est le gage d'une démobilisation réussie. A ce jour, ce sont 2434 éléments qui ont été insérés sur 7703 ex-combattants démobilisés. Le CEMA des FAFN a précisé qu'il est important de prendre en charge les démobilisés de la période de réception de leur carte de démobilisés à la réinsertion effective.

L'attente des FAFN en termes de démobilisation est très forte car, il reste à ce jour 18.000 éléments à démobiliser et à réinsérer.

Quant au coordonnateur national du PNRRC, Ouattara Daniel, il a tenu à préciser que la démobilisation et la réinsertion sont des opérations qui visent à créer les conditions favorables à l'organisation du scrutin présidentiel, conformément à l'article 3 de l'accord complémentaire IV de l'APO, qui stipule que les opérations de démobilisation des ex-combattants des Forces Nouvelles doivent s'achever au plus tard un mois avant la date des élections présidentielles. Malgré les difficultés à réaliser ces opérations, le PNRRC demande la confiance des démobilisés car des efforts sont consentis pour une insertion réussie.

MD

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