mercredi 9 septembre 2009 par Notre Voie

La présidentielle, c'est pour bientôt. Et chaque candidat va sortir ses arguments pour convaincre les électeurs. Celui du RDR brandit des promesses d'argent et ses relations comme ses atouts pour diriger la Côte d'Ivoire. Pour séduire les Ivoiriens, Alassane Dramane Ouattara surfe sur deux éléments : l'argent et ses relations. L'argent, il en promet beaucoup. Et partout, à chaque étape de ses tournées dans les régions du pays. Le président du Rassemblement des républicains (RDR) annonce des milliards FCFA par-ci, des milliards par-là. En tout cas, ses fanatiques sont servis à chacun de ses meetings de pré-campagne. Ils en parlent comme si c'était déjà la réalité. De ses relations, Alassane Ouattara en parle avec orgueil. Ce n'est pas ma faute si les autres n'ont pas de relations'', raillait-il lundi lors d'une rencontre du secrétariat général de son parti. Cette boutade intervenait justement suite à des articles de presse, publiés après sa rencontre, le mardi 1er septembre, avec le président français Nicolas Sarkozy. Dans le cas des promesses de milliards FCFA comme dans celui de ses relations, il faut plaindre le président du RDR. S'il savait que ses promesses étaient l'objet de plaisanterie à la mesure de la moquerie, dans les maquis et autres lieux communs d'Abidjan, il trouverait un autre appât aux électeurs. Les Ivoiriens rient, en effet, d'Alassane Ouattara en se posant la question de savoir où il peut bien trouver tout cet argent et s'il prend vraiment les Ivoiriens pour des niais. Et quand il précise qu'il compte sur les bailleurs de fonds, ils sont nombreux qui se disent : mais, ce Monsieur veut nous endetter encore plus, pendant que Laurent Gbagbo est pour que la Côte d'Ivoire soit moins endettée''. Donc promettre des milliards FCFA qu'on aura grâce au Fonds monétaire international ou à la Banque mondiale et donc grâce à l'endettement à outrance ne peut être un élément pouvant convaincre les Ivoiriens à confier leur pays à Alassane Ouattara. Tout comme ses relations, quand elles ont pour nom Nicolas Sarkozy. Puisque ce dernier incarne la France néocoloniale, synonyme de mépris pour les Africains et d'exploitation des richesses du continent au profit de Paris. Nicolas Sarkozy rappelle aussi et surtout Jacques Chirac, son prédécesseur, instigateur réel de la rébellion armée du 19 septembre 2002 en Côte d'Ivoire. Une rébellion suscitée justement pour combattre Laurent Gbagbo qui veut des relations de partenariat et non de maître à sujet entre la France et la Côte d'Ivoire. La rébellion a été conseillée et soutenue par la France justement parce que Laurent Gbagbo refuse d'être un ami d'une France vorace, méprisante qui considère ses ex-colonies comme ses plantations ou une province française. La France de Chirac, c'est aussi le souvenir de la destruction des avions ivoiriens au sol et du massacre des dizaines d'Ivoiriens en 2004 devant l'Hôtel Ivoire. Jacques Chirac, c'est tout simplement le souvenir de la'' guerre de la France contre la Côte d'Ivoire''. Et au cours de cette guerre-là, des acteurs de la rébellion ont avoué avoir pris les armes pour Ouattara. Et quand, en cours de route, certains comme Guillaume Soro et Issiaka Ouattara dit Wattao ont accepté la main tendue de Laurent Gbagbo pour mettre fin à la crise, ils ont perdu l'affection des dirigeants français. Succédant à Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy a masqué ses vrais sentiments vis-à-vis de Laurent Gbagbo jusqu'à la mort d'Omar Bongo, l'un des serviteurs de la France en Afrique. Et depuis, le naturel est revenu au galop. Alors, aujourd'hui, un candidat qui, parce qu'il a pour ami le président de cette France-là, pense en tirer profit dans la course à la magistrature suprême en Côte d'Ivoire, se trompe d'époque et de peuple. C'est même cette relation qui est la principale cause de son rejet par les Ivoiriens qui aspirent à plus de liberté et d'autonomie. Alors si Ouattara, ami de Sarkozy est élu, c'est que c'est la France qui gouvernera la Côte d'Ivoire. Ce ne sera donc pas la faute des Ivoiriens si Ouattara a pour camarade Nicolas Sarkozy. Ils ne vont pas l'élire.
Dan Opéli dan.opéli@yahoo.fr

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