mardi 8 septembre 2009 par Nord-Sud

Au nombre des dossiers chauds auxquels le gouvernement du Premier ministre Guillaume Soro devra prioritairement s'attaquer, il y a celui du processus électoral. La publication de la liste électorale provisoire et le contentieux électoral qui devraient intervenir dans les jours qui viennent représentent en effet des challenges importants pour la sortie de crise.

Comment faire en sorte que les dates clés du chronogramme électoral puissent être respectées de sorte à donner quelques espoirs, relativement à la tenue du premier tour de l'élection présidentielle le 29 novembre? Telle peut être résumée l'une des équations qui attendent le gouvernement ivoirien qui revient d'un mois de vacances. Outre les défis liés au respect du chronogramme, les paris qui restent à tenir sont d'autant plus grands qu'ils concernent la publication de la liste électorale et le contentieux. Alors que certains observateurs font remarquer que les 70 centres de coordinations dans lesquels doivent se traiter les données de l'enrôlement ne tournent pas au régime normal, le président de la Cei, chiffres à l'appui dit autre chose. Nous avons dépassé le cap de 70% des données traitées , a soutenu Robert Beugré Mambé le 2 septembre devant les représentants des partis politiques et des candidats à l'élection présidentielle. Face aux inquiétudes de ses interlocuteurs, relativement au respect de la nouvelle date indiquée pour la publication de la liste électorale, le président de la Cei s'est empressé de dire : Chaque phase a ses contraintes budgétaires. L'un des vecteurs qui conditionnent le processus, c'est le vecteur financier. Si on n'a pas l'argent, on sera coincés. L'Etat s'est engagé à décaisser l'argent nécessaire pour la bonne marche du processus. Nous souhaitons tout simplement que les échéances soient respectées pour tenir la date du 29 novembre , s'est-il justifié, imputant sous des termes soignés, la responsabilité des retards au gouvernement. Du coup, il est impérieux pour le gouvernement, à cette rentrée, de se fixer des priorités en terme financier. Dans la même veine, répondant à Martin Sokouri Bohui et à Joseph Mobio, représentants le Fpi et qui voulaient en avoir le c?ur net, s'agissant de la fiabilité de la liste électorale, M. Mambé a soutenu que la liste électorale sera propre , assurant que le nombre de données litigieuses n'excédait pas 0,5%. Ce qui n'a sans doute pas suffi à rassurer le Monsieur élection du parti présidentiel. Au micro de la radio onusienne et devant les cameras de la télévision ivoirienne, il n'a pas hésité à menacer. Le Fpi n'acceptera pas une liste dans laquelle il y des fraudeurs. Ce n'est pas possible. Même s'ils sont un million, il faut les enlever , a-t-il dénoncé. Le gouvernement qui risque de se retourner entre le marteau et l'enclume devra aider à lever les obstacles en renforçant les garde-fous qui permettraient au contentieux électoral d'être correctement géré. D'ores et déjà, le ministère de la Justice a consenti à renforcer l'arsenal juridique qui encadre les dénonciations, faisant passer au double les peines encourues par les faux dénonciateurs. Il s'agit maintenant de communiquer suffisamment sur la question pour faire régner un climat apaisé autours de ce rendez-vous important dans le processus. Une tâche dans laquelle le gouvernement est appelé à accompagner la Cei et les structures techniques.

Marc Dossa

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