lundi 7 septembre 2009 par Le Temps

La mort dans l`âme, le chef de l`Etat n`a pu mettre véritablement en route, son projet phare, l`Assurance maladie universelle (Amu), à cause de la guerre. N`empêche, durant la crise, il a réhabilité ou doté en matériel de pointe, de nombreux établissements sanitaires. Au milieu des années 1980, la crise économique que vit la Côte d`Ivoire a entraîné une certaine saturation au niveau de la couverture sanitaire. A Abidjan et partout ailleurs à l`Intérieur du pays, les besoins en santé de la population ivoirienne se sont fait sentir. Il y a lieu de noter que, la Côte d`Ivoire dispose, au plan infrastructurel, d`une couverture sanitaire relativement importante en comparaison aux pays de la sous-région de l`Afrique de l`Ouest. Toutefois, seules deux régions administratives (sur les dix-neuf que compte la Côte d`Ivoire) possède des centres hospitaliers universitaires (Chu). Il s`agit des Chu de Cocody, de Treichville et de Yopougon à Abidjan (Région des Lagunes) et du Chu de Bouaké (Région de la Vallée du Bandama). Les autres régions sont dotées de centres hospitaliers régionaux (Chr) tandis que, dans les autres agglomérations, sont installées des centres de santés soit urbains, soit ruraux dans les cas de communautés villageoises. A ceux-ci, s`ajoutent des formations spécifiques dont les plus connues sont les hôpitaux militaires de Bouaké et d`Abidjan, l`hôpital des fonctionnaires au c?ur de Plateau, les léproseries de Manikro (Bouaké) de Daloa et Man et l`Hôpital psychiatrique de Bingerville. Ces formations sanitaires publiques sont appuyées par un faisceau assez diversifié d`hôpitaux et de cliniques privées. Pourtant, la situation sanitaire est toujours préoccupante et alarmante, surtout dans les zones occupées par les ex-rebelles, malgré cette bonne couverture sanitaire. La situation de crise aidant, les deux centres hospitaliers d`Abidjan à savoir le Chu de Cocody et celui de Treichville, n`arrivent plus à contenir le trop plein de patients qui convergent vers ces centres pour leurs consultations. Pour les désengorger et offrir aux malades une meilleure condition de traitement, on a construit un troisième centre à Yopougon pour le grand bonheur des malades. Mais, ces installations restent toujours onéreuses pour un grand nombre de population qui n`arrivent toujours pas à se faire soigner. Le problème de proximité sanitaire demeure toujours et se pose avec acuité. Pour donc remédier à cette situation, le président Gbagbo entreprend alors, une politique de proximité en matière de santé publique, dès son élection à la tête de la Côte d`Ivoire. Pour parvenir à ses fins, Il implique les conseils généraux dans le développement des structures sanitaires. Ainsi, à la faveur de la politique de décentralisation qu`il met en place, il confie la construction des centres de santé urbaine, des districts de santé et des centres hospitaliers aux conseils généraux. Toutefois, le Président Laurent Gbagbo sera contrarié dans cette politique de proximité sanitaire, par la guerre que vont lui imposer les ennemis de la Côte d`ivoire. Les efforts engagés par l`Etat depuis 2002 dans le cadre du programme national sanitaire, visant à améliorer la santé des populations pour l`adéquation entre l`offre et la demande, ont été annulés par cette guerre. Les installations sanitaires ont alors pris un coup. A l`intérieur du pays et plus particulièrement dans les zones occupées par l`ex-rébellion, toutes les infrastructures sanitaires ont été détruites. Les matériels sanitaires restés dans certains centres de santé communautaires et qui ont été épargné par la guerre, sont devenus au fil de temps obsolète. Avec l`Accord politique de Ouagadou, signé entre les Forces nouvelles et le Président Laurent Gbagbo, a donné un coup de fouet aux processus de sortie de crise. Sur le plan sanitaire, le Président de la république, fidèle à son projet de santé communautaire de proximité, a repris son bâton de pèlerin pour donner un souffle nouveau à sa politique de santé de proximité. Ainsi, il entreprend la réhabilitation des centres de santé communautaires. A Abidjan, les trois centres hospitaliers universitaires à savoir le Chu de Cocody, de Treichville et de Yopougon, ont connu leurs plateaux sanitaires renouvelés. Des matériels sanitaires très sophistiqués leur ont été octroyés. On peut ainsi noter que les trois Chu ont bénéficié des appareils de radio pour des analyses pointues. Des scanners, des couveuses pour certains centres de santé communautaires, des appareils pour des examens de mammographies, de cardiologies et autres technologies de pointes pour rendre nos hôpitaux fréquentables. Des centres hospitaliers comme celui des militaires sis à Abobo, a lui aussi bénéficié d`un équipement adéquat à la hauteur de sa réputation. Ainsi, des appareils pour le contrôle de l`évolution des maladies de toutes natures ont été livrés à des hôpitaux et autres centres de santés urbaines. Aujourd`hui, toutes les consultations se font sur place à Abidjan. Il devient, de plus en plus rare de voir des malades aller se faire signer à l`étranger. La compétence locale est certaine et reste dynamique pour l`avenir. Un vaste programme de réhabilitation des centres de santé communautaires a été initié. On peut constater l`effort fourni par l`Etat, pour rendre opérationnels les hôpitaux régionaux et autres centres de santé à l`intérieur du pays. Avec cette sortie de crise qui se précise, la politique de santé de proximité voulue par le Président Gbagbo commence à prendre forme lentement mais sûrement. En Côte d`Ivoire, les statistiques ont indiqué que l`indice de pauvreté humaine c`est-à-dire, la proportion de personne en dessus du seuil de développement humain admis, a atteint 40,3 % en 2004, classant ainsi le pays en 92e rang sur 108 pays en développement. Selon les études menées par les services du ministère de la Santé et de l`Hygiène publique, cette situation a un impact négatif sur la santé des populations. Cette même source a indiqué que le nombre de malades s`est accru, passant de 17 242 en 2001 à 19 944 en 2005. La situation épidémiologique est caractérisée par une prépondérance des maladies infectieuses, à l`origine d`un taux de morbidité de plus de 50 à 60 % et d`un taux de mortalité élevé, estimé à 14, 2 pour 1000. Ce sont essentiellement l`infection à Vih / Sida, la tuberculose et le paludisme. La première cause de consultation chez les adultes et de décès chez les enfants de moins de 5ans demeure le paludisme. En ce qui concerne la lutte contre le Vih /Sida, le gouvernement a créé un ministère qui s`occupe spécialement des personnes qui vivent avec cette infection ou qui sont victimes de cette pandémie. Malgré le manque de moyens, la campagne de prévention engagée par le gouvernement commence à porter ses fruits. On note à présent que le taux de prévalence du Vih /Sida se situe aux environs de 4 %, alors que dans un passé récent, ce taux se situait au voisinage de 7 %. La couverture vaccinale est restée cependant bonne et a permis l`éradication de plusieurs maladies endémiques. La situation reste par contre, assez alarmante s`agissant des Ist et Mst pour lesquelles la frange de la population la plus touchée est la gent féminine. Il a été observée que 7 % de la population était infectée en 2003, soit 570 000 personnes vivant avec le Vih / Sida, pour 47000 décès par an. Ces chiffres sont en hausse et demeurent une préoccupation pour le ministère de la lutte contre le Sida, spécialement créé pour lutter contre ce fléau. Le coût des soins de santé et des médicaments, l`absence ou la vétusté du matériel médical et parfois le déficit en personnels soignants, conduit les populations pauvres vers les thérapies naturelles et la médecine traditionnelle axée sur les plantes. Ces mêmes raisons expliquent le phénomène, de plus en plus, inquiétant des " pharmacies de rue ", constituées par des vendeurs ambulants de médicaments souvent prohibés. On a appris que le taux de croissance de la population est estimé en 2008 à 1,96 %, celui des naissances à 34,26 pour 1000, le taux de décès à 14,65 pour 1000 et l`espérance de vie à 49,18 ans, dont 46,63 ans pour les hommes et 51,82 ans pour les femmes. Comme on le voit, la santé de la population ivoirienne est un souci permanent pour Laurent Gbagbo dont le projet phare, l`Amu, n`a pu véritablement décoller, à cause la guerre. Nul doute que s`il est réélu, ce projet prendra de l`envol pour le bonheur des Ivoiriens.

Jean-Baptiste Essis
lorgbellelesuab@hotmail.fr

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