mercredi 2 septembre 2009 par Le Temps

Le président du Pdci, Henri Konan Bédié, est-il financièrement à bout de souffle pour qu'il soit obligé de reprendre les vieilles pratiques au temps du parti unique ?
Chasser le naturel, il revient au galop. Le péché, dit-on, à la peau dure. Pour financer sa campagne, l'homme qui a fêté ses milliards en 1977 entend, selon des sources proches du vieux parti, instituer une ''sorte d'impôt'' sur les salaires des employés de certaines collectivités décentralisées gérées par son parti.Les agents municipaux de Treichville se sont déjà, a-t-on appris, acquittés de ce ''devoir''. Pour l'organisation du concert de collecte de fonds initié par la Fondation Espoir de Coulibaly Zié qui s'est déroulé le 29 août dernier, au parc des sports de Treichville, le maire Amichia François, délégué Pdci de Treichville, aurait prélevé la somme de 2000 Fcfa sur chaque employé de la commune. Pour financer la campagne de son candidat, si cela est avéré, Amichia François met à rude contribution tous ses agents municipaux. Une sorte d'abus d'autorité pour extorquer de l'argent aux travailleurs qui ne sont pas forcément de son parti. Et même, dans le cadre du parti, les cotisations sont personnelles et libres. Le Pdci fait ressurgir sa vieille et honteuse pratique qu'il a instituée pendant trente ans sur les fonctionnaires ivoiriens. Ils sont nombreux les honnêtes serviteurs de l'Etat (les instituteurs en majorité) qui ont encore en mémoire de l'argent (6000 Fcfa) qui leur était prélevé injustement par an comme abonnement au journal Fraternité Hebdo. Tous ceux qui n'étaient pas agents de l'Etat n'ont pas échappé à cette méthode qualifiée de moyenâgeux après la suppression des impôts instaurés par l'administration coloniale. On obligeait les paysans, les femmes dans les marchés à payer la carte du parti. Avant l'avènement du multipartisme en 1990, les caisses du Pdci étaient alimentées par les populations ivoiriennes. Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire se nourrissait à la mamelle d'une part de fonds publics et du racket des populations. Le slogan en vogue à cette période, c'était ''on ne regarde pas dans la bouche du grilleur d'arachides''. L'enrichissement illicite sans être inquiété a été érigé en règle d'or. En cette époque, le Pdci n'avait pas inculqué le coût de la cotisation aux militants. La culture participative des militants et autres sympathisants à la vie financière du parti n'était pas à l'ordre du jour. Aujourd'hui, le parti plus que cinquantenaire de Côte d'Ivoire et son président Henri Konan Bédié épuisés par dix bonnes années d'opposition, ont recours à la vieille méthode pour renflouer leur caisse en vue de financer la campagne de leur candidat. Dix ans d'opposition, ça use, ironise un militant. Les instructions très fermes, ont été, nous a-t-on instruit, données aux élus locaux du Pdci pour faire contribuer tous les employés dans les mairies et conseils généraux gérés par les hommes de Bédié au financement de la campagne de N'Zuéba. Les agents qui s'y opposeront seront sanctionnés, nous a-t-on indiqué. Le sphinx de Daoukro avait déjà donné le ton dans son message livré au concert en invitant tous les militants à mettre la main à la poche pour financer sa campagne. "La campagne, a-t-il indiqué, ne doit pas se reposer sur une seule personne ". Du côté de la maison verte à Cocody, les militants se posent la problématique de l'utilisation des 800 millions de francs Cfa de l'Etat au titre de subvention annuelle aux grands partis notamment le Fpi, le Rdr et le Pdci. Où va l'argent de l'Etat alloué aux partis politiques, s'est interrogé récemment le Pr Mamadou Koulibaly.
Zéré de Mahi

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