mercredi 2 septembre 2009 par Nord-Sud

A 29 ans, Demba Diallo est le plus jeune maire issu des élections municipales du 6 juin dernier. Il dirige la commune rurale de Markala, cercle de Ségou, 4ème région administrative du Mali. Qu'est-ce qui a amené ce jeune homme à la politique ? Monsieur le maire a bien voulu répondre aux questions de votre quotidien.


Dans un pays où les pesanteurs socioculturelles ont la vie dure, comment un jeune comme vous a réussi à se hisser à la tête de la commune rurale de Markala ?

Les populations voulaient un changement et j'étais là au bon moment. Je suis un gestionnaire en informatique. Comme vous le dites, bien que jeune, je suis toujours retourné au village pour organiser mes camarades dans les actions socioculturelles saines. Nous avons, pendant les vacances scolaires, organisé des cours en faveur des élèves et écoliers du village. Nous avons aidé les parents en déblayant les routes menant aux champs. Nous avons travaillé à rendre la ville plus propre. Ce sont les populations elles-mêmes qui m'ont demandé de me présenter aux municipales et elles ont élu la liste que je dirigeais.


Une liste Mouvement citoyen qui soutient le président ATT. Pourquoi ce choix ?

Si vous aviez lu le Pdes (Programme de développement économique et social, Ndlr), vous me comprendriez aisément. Le président y a embrassé tous les domaines pour impulser le développement au Mali. Et les actes qu'il pose en faveur des populations les plus démunies, surtout les jeunes sont concrets, sans démagogie et sans choix de couleur politique. On ne peut pas prétendre aimer le Mali et ne pas suivre Amadou Toumani Touré (ATT) dans le Pdes. C'est la plus ambitieuse opportunité de développement jamais conçue au Mali. Or, le Mouvement citoyen soutient les actions du président ATT, notamment ce Pdes.


Sur quel programme les populations de Markala ont élu votre liste ?

Nous avons adapté le Pdes aux réalités de la commune rurale de Markala. Ici, nous nous trouvons en pleine zone de l'Office du Niger avec au centre le barrage de Markala. Ce sont 48.000 habitants attachés à l'agriculture, l'élevage et la pêche. Des producteurs qui manquent de beaucoup de choses : terres cultivables, routes, rues en ville, éclairage public, eau potable, écoles et centres de santé. Toutes choses qui favorisent l'exode rural et les voyages de désespoir que l'on voit vers l'Europe. Les besoins sont énormes.


Vous le dites, c'est énorme. Comment vous y prendrez-vous pour honorer toutes ces promesses faites aux populations ?

L'Office du Niger à lui seul peut réaliser tout cela et même plus. Il suffit de donner le gage d'une gestion saine et transparente de l'aide à apporter à la commune rurale. Il suffit donner la preuve que ces projets sont nécessaires pour le bien-être des populations et que l'argent investi sera effectivement utilisé au profit de cette population. Ce qui n'a toujours pas été le cas. Il y a aussi le Pdes national. Markala ne sera pas oubliée par le président ATT ! Et aussi, nous avons une population laborieuse qui aime son terroir. Qui n'a besoin que d'un coup de pouce pour travailler. Sans compter nos parents de la diaspora, essentiellement en Côte d'Ivoire et en France.


Depuis bientôt 3 mois que vous êtes élu, ces projets ont-ils vu un début d'exécution ?

Il faut dire que Markala bénéficie du Millenium challenge qui aide à la cons­truction de nouveaux villages. Nos avons commencé par l'assainissement de la ville avec le récurage des caniveaux. Ce qui permet l'écoulement des eaux, donc de lutter contre le paludisme. Avec l'appui du président de la République, nous avons commencé aussi à doter la cité de l'éclairage public. Les poteaux électriques sont là et seront bientôt plantés. Une étude de pavage des rues est en cours. Nous avons commencé la réparation des forages en attendant d'en faire de nouveaux. Nous avons déjà le financement de 2 écoles fondamentales. D'autres projets sont en cours. Le ministre de l'Equipement et du Transport nous a rendu visite et promis son appui de même que celui de l'Energie. Ils travaillent tous les deux dans le cadre du Pdes. Nous avons beaucoup d'espoir


Qu'attendez-vous de vos frères de la diaspora ?

Simplement qu'ils viennent nous aider à développer notre cité et même le cercle (le département, Ndlr). Il y a de la place pour tous et des opportunités d'affaire. Tant en agriculture propre qu'en industrie agricole, en commerce, transport et hôtellerie. Il faut qu'ils viennent au pays. Nos parents ont besoin de l'apport de tous et les jeunes ont besoin de l'expérience qu'ils ont acquise en Côte d'Ivoire comme en France. Ils ont besoin de lieux de loisir et d'éducation saine, de terrains de sport, de centres culturels et bien d'autres choses et l'Etat ne peut pas tout faire.

Interview réalisée à Bamako par Ousmane Diallo

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