mardi 1 septembre 2009 par Le Patriote

Ensemble, ils ont mené et gagné de grands combats. Les houphouétistes qui avaient à c?ur de sortir le pays de la crise ?'face aux nombreux blocages qui subsistent dans la mise en ?uvre du processus de paix en cours et qui aggravent l'état de délabrement de la société ivoirienne et la déliquescence de son économie'' comme le stipule le préambule de leur plate-forme signée le 18 mai à Paris, ont joint l'acte à la parole. Une fois porté sur les fonts baptismaux, le RHDP a fait de la défense des droits de l'homme, son leitmotiv. Mais aussi et surtout, ils ont mis un point d'honneur à faire respecter les engagements pris de part et d'autre pour faire avancer les choses. Des rencontres hebdomadaires ont eu lieu en présence des présidents des quatre formations politiques que sont le PDCI, le RDR, le MFA, et l'UDPCI. Rencontre au cours desquelles, les héritiers d'Houphouët-Boigny ont donné leurs points de vue sur les questions brûlantes de l'heure. Convaincus que l'union fait la force, ceux-ci ont très souvent agi après concertation. C'est dans ce sens que des rencontres au sommet entre ces quatre grands se sont tenues à Daoukro, chez le président Henri Konan Bédié. Cette concentration dans l'action se matérialise aussi lors des grands sommets auxquels prennent part les présidents du PDCI et du RDR. Comme par exemple les réunions du Cadre permanent de concertation (CPC). Selon des indiscrétions, lors des différents rendez-vous de cette structure créée par l'accord politique de Ouaga en 2007, les présidents Bédié et Ouattara ont toujours les points de vue convergents. Par ailleurs, cette complicité se lit aussi sur le terrain. Dans les tournées qu'ils ont entreprises à l'intérieur du pays, les responsables locaux du PDCI n'ont ménagé aucun effort pour réserver un accueil chaleureux à la délégation du RDR que conduisait le président Ouattara.
A Tiebissou, Tien Diekro, Beoumi, des cadres du PDCI étaient aux côtés de leurs frères du RDR. C'est également ainsi que les choses se passent quand les autres leaders du RHDP vont en tournée à l'intérieur du pays. En tout état de cause, dans la grande famille des houphouetistes, l'union a toujours fait la force. Et au nom de ce principe donc, ils ont mené des combats qu'ils ont même parfois payé très cher. Au risque parfois de leurs vies et de celle des militants.
Le RHDP, qui n'existait certes pas encore officiellement à cette époque, a en effet organisé une grande marche, le 24 et 25 mars 2004, pour exiger l'application des accords d'Accra qui venaient d'être signés. Cette marche qui se voulait pourtant pacifique a été matée, c'est le cas de le dire, dans le sang. Des centaines d'Ivoiriens sont morts et d'autres sont jusqu'à présent portés disparus. Mais pour qui connaît l'idéal de paix des responsables du RHDP, il ne pouvait en être autrement. Car, la réconciliation nationale, a bien un nom en Côte d'Ivoire.
Si la population ivoirienne se l'est approprié, les sillons de ce rapprochement de tous les fils et toutes les filles du pays ont été posés par le RHPD. Et comment s'interrogeront certains? Nous sommes un jour du mois d'avril 2004. Donc quelques mois seulement après l'éclatement de la crise du 19 septembre 2002. A cette période-là, les rancoeurs et les rancunes étaient encore tenaces et féroces. Bouaké et les autres villes tenues par ceux qu'on appelait encore ?'les rebelles'' étaient ?'infranchissables''. Du moins, pour s'y rendre, il fallait être courageux. Tout simplement parce que le pouvoir, ses journaux et ses mouvements satellites ne manquaient aucune occasion de diaboliser les populations de ces zones. Et c'est cette période qu'a choisie le RHDP, qui était à cette époque-là, le G7 pour briser le mur de méfiance qui s'était installé entre ?'le nord et le sud''. L'image est encore gravée dans la mémoire des observateurs et de la communauté nationale et internationale. Une forte délégation des personnalités du PDCI, du RDR, du MFA, de l'UDPCI, s'est rendue à Bouaké, la deuxième ville du pays que les uns et les autres qualifiaient de ?'fief des rebelles''. Et là bas, le secrétaire général du PDCI qui conduisait la délégation, s'est mis à genoux. Pour demander pardon à ses frères Ivoiriens qui ont été diabolisés, vilipendés, reniés par d'autres frères Ivoiriens. L'image était saisissante, parlante. Ce fut le déclic. A César, ce qui est à César.

Yves-M. ABIET

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