mardi 1 septembre 2009 par Le Patriote

Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix, un club élitiste ? Tout porte à le croire. Car depuis sa création le 18 mai 2005, le RHDP peine à devenir une réalité dans les différentes bases des partis membres. A ce niveau, la mayonnaise a du mal à prendre. Les différentes rencontres et meetings initiées par le RDR, le PDCI-RDA, l'UDPCI et le MFA drainent moins de foule que lors des cérémonies organisées par ces partis individuellement. A la première sortie de cette force politique au Parc des sports le 15 octobre 2006, en lieu et place des centaines de milliers de militants attendus, ce sont plusieurs dizaines de milliers d'Houphouëtistes qui ont répondu à l'appel. Alors que dans le même moment, au cours de leurs différentes sorties, le Rassemblement des Républicains du docteur Alassane Dramane Ouattara, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire du président Henri Konan Bédié, l'Union pour la Démocratie et la Paix en Côte d'Ivoire du docteur Albert Mabri Toikeusse et le Mouvement des Forces d'Avenir du président Innocent Anaky Kobena, ont fait de véritables démonstrations de force à travers toute la Côte d'Ivoire. Malheureusement, de nombreux militants à la base n'ont pas encore totalement intégré cette union qui a charge de mener à la victoire finale. Si au sommet, l'on a fait le deuil du passé et que l'entente est parfaite, ce n'est pas le cas à la base où on est encore englué dans les traumatismes et autres ressentiments du passé. Ici un grand travail de communication et de sensibilisation s'impose. Certes, les militants et sympathisants qui vouent un respect parfois sans borne à leur chef, ont obéi à leur volonté de tourner la page et de faire table rase du passé. Mais c'est à eux de leur faire comprendre les enjeux de cette alliance et surtout la nécessité de faire bloc contre l'adversaire commun si l'on veut que la Côte d'Ivoire renoue avec les vertus de l'Houphouëtisme. Aujourd'hui encore pour des raisons diverses, certains préfèrent pactiser avec le diable. Au risque de faire voler en éclats l'alliance qui a été scellée en toute connaissance de cause et en toute responsabilité. Comme ils l'ont fait eux-mêmes, les leaders doivent amener leurs militants à faire preuve de dépassement et à sortir des petits calculs politiques. C'est pourquoi, pour que le RHDP devienne un véritable mouvement de masse conformément à la volonté de ses fondateurs, il importe de faire preuve de beaucoup de solidarité en ces rangs. Une chose que l'on n'a pas vraiment senti ces derniers temps lorsque certains de ses membres ont été mis en difficulté par le pouvoir en place. Il est vrai qu'il y a eu des actions et des gestions à ne pas minimiser lorsque le ministre Innocent Kobena Anaky avait été interpellé par la Direction de la Surveillance du Territoire. Mais pour certains, les protestations et les actions n'ont pas été à la hauteur de la provocation. Plus grave, actuellement, avec tout ce qui se passe à l'UDPCI, on a l'impression que les autres membres du RHDP en ont cure. Alors que si l'on veut un RHDP fort, il faut tout faire pour maintenir la cohésion et la stabilité interne de ses membres. Sans donner l'impression de tomber dans une ingérence inacceptable, les militants auraient aimé voir le directoire s'organiser pour se saisir du dossier afin de mener les médiations qui s'imposent. Pour ramener le calme et la sérénité au sein de la formation arc-en-ciel. Ce sont ces différentes actions qui fondent les membres d'une coalition ou d'une alliance à avoir un destin commun et à traverser toutes les épreuves dans la sérénité. Les prochaines batailles seront âpres. C'est la raison pour laquelle face à l'adversaire, il faut afficher une solidarité sans faille. Au risque d'essuyer un naufrage collectif aux prochaines élections. Car il ne faut perdre de vue que le RDR, le PDCI-RDA, l'UDPCI et le MFA sont embarqués dans le même bateau.

Jean-Claude Coulibaly

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