mardi 1 septembre 2009 par Le Nouveau Réveil

Toute société, en se développant, génère des systèmes de valeur, des idées forces, des attitudes générales qui relèvent de la psychologie collective dont on peut mesurer le poids social et la pénétration dans différents groupes sociaux On parle alors de flux culturel ou de courant culturel. Scientifiquement, c`est le socio-styles-système qui le définit. Sous d`autres cieux, on a parlé de rasta Pour moi, le Nouchi comme le concept Zouglou entre dans ce cadre. Et tout bon communicateur sait que pour mieux communiquer, il faut être en symbiose, en phase avec le milieu dans lequel on se trouve. Imaginez un anglophone qui débarque dans un village ivoirien ; s`il n`a pas d`interprète, son message ne sera pas compris. De même qu`un Baoulé chez les Bété ou chez les Guéré. Aussi quand on est invité par une jeunesse dans un quartier où on observe des socio-targets c`est-à-dire des segments de populations qui, au plan linguistique, se reconnaissent dans l`utilisation de certains mots ;(bra môgo, fraya, flôcô), ne vaudrait-il pas la peine, dans le souci de se faire comprendre, utiliser ces mots ? Et surtout qu`on comprend soi-même la signification de ces mots qui font désormais partie de notre vécu quotidien. En quoi est-ce que dire "bra môgo" ou "fraya" est-il différent de ceux qui proclament à tue-tête " tchoco-tchoco, on gagne ou on gagne " ? A moins que sans le dire publiquement, on sait que Bédié est un érudit, un dieu du discours qui ne peut que donner un discours soutenu. Mais la pluri-dimensionnalité de Bédié c`est aussi ça : Etre de tout temps, de tous les âges, de toutes les cultures, de toutes les civilisations, savoir tenir un discours devant les différentes couches sociodémographiques, socioculturelles et socioprofessionnelles afin d`être en symbiose avec elles. Où est le crime pour qu`on s`exclame " SAFROULAYE !!! " à la une d`un journal bleu soit-il ? Le faire c`est ignorer le B A BA de la communication qui se développe mieux dans un langage approprié au milieu dans lequel l`on se trouve. Au cas où vous l`auriez oublié, je voudrais vous rappeler qu`à la fin de son discours programme de 1995, pour exhorter toutes les populations vivant sur le territoire ivoirien à s`associer à son projet de société, Bédié a répété : "Oui, nous le pouvons" dans toutes les langues et ethnies. Alors ne soyons pas scandalisés surtout qu`il n`est pas à une composition de dictée. Soyons lucides et attendons les effets de ce discours le 29 novembre 2009.

Jean-Luc DJEA (Ecrivain)

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