lundi 31 août 2009 par Le Temps

Pour construire un Etat économiquement fort, le Président Laurent Gbagbo a fondé une Armée forte, avec pour seul objectif, de défendre l`Etat de Côte d`Ivoire. Qu`elle porte sur la société ivoirienne ou sur l`économie tout court, la refondation de la Côte d`Ivoire, fer de lance du programme de société du Front populaire ivoirien (Fpi), ne s`est pas fait sans douleur. Et l`une des grosses césariennes du système politico-économique de la Côte d`Ivoire, vient au premier chef, de l`autodétermination de l`Armée ivoirienne. En fait, une véritable politique de programmation militaire, visant la restauration de la dignité de l`Armée ivoirienne. Aujourd`hui, malgré les tumultes suscités çà et là par les déstabilisateurs de régimes et autres collabos de l`Occident, on peut dire que le Président de la République a donné une âme républicaine aux Forces de défense et de sécurité de Côte d`Ivoire. Décryptage. Du Coup d'Etat de Guéi à la tentative de prise du pouvoir en 2002 En prêtant serment le 26 octobre 2000, au lendemain d`une élection qu`il a lui-même qualifiée de calamiteuse, le Président Laurent Gbagbo rêvait de fonder un Etat moderne, libre et démocratique qui rimait en même temps avec une Armée forte, unie et républicaine. C`est-à-dire, la construction d`une société de liberté, d`égalité, de solidarité et de prospérité qui s`appuie sur une Armée forte. Hélas, les espoirs seront contrariés depuis le 19 septembre 2002, date du début des attaques terroristes contre la Côte d`Ivoire. Faut-il encore le rappeler, que la deuxième république de Côte d`Ivoire s`est opérée dans une atmosphère de tension, de suspicion et d`affrontement entre les frères d`armes. Ainsi, l`Armée ivoirienne va, petit à petit, être décapitée par des groupes d`intérêt politique. D`un côté, les putschistes menés par le Général Robert Guéi, de l`autre, les Forces de défense et de sécurité, proches de Henri Konan Bédié, l`ex- président déchu. Une situation de suspicion généralisée au sein de la grande muette qui, très rapidement, va affecter le tissu social. Il va falloir l`avènement de la Refondation pour que, quelques longs mois après l`agression de la Côte d`Ivoire par des bandes armées en 2002, une nouvelle armée naisse.

La loi de programmation militaire

Au plan militaire, la réforme du système de défense et de sécurité nationale inscrite dans le programme de gouvernement du Président Laurent Gbagbo était en cours lorsqu'est intervenu le putsch manqué du 19 septembre 2002, puis la rébellion. Le parlement avait déjà voté les lois créant le nouveau statut de la police et le statut du corps préfectoral. L`élaboration d`une loi militaire visait à doter le pays d`une armée capable de remplir avec efficacité ses missions traditionnelles de défense et de sécurité. Cette loi n`était pas encore achevée quand la guerre a éclaté. Aussi s`est-il agi désormais de l`élaboration de nouveaux textes de ré-organisation des Forces armées qui seront donc confiées à un gouvernement de réconciliation nationale. Mais d`ores et déjà, le chef de l`Etat avait équipé les Forces nationales de Côte d`Ivoire (Fanci). D`une Armée divisée et dépourvues de matériels de guerre, les Fanci vont présenter un visage digne d`une Institution républicaine prête à faire face à toute éventualité quels que soient le volume et le moment.

Comment Gbagbo a donné une force à l'Armée ivoirienne

Il fallait peut-être cette sale guerre contre l`Etat de Côte d`Ivoire, pour que l`Armée ivoirienne soit dotée d`un armement digne d`une institution de défense. De vrai, l`image du pays a été fortement entamée par les multitudes tentatives de coups d`Etat et la rébellion du 19 septembre 2002. De sorte que les armes et les matériels militaires ont été non seulement emportés par les déserteurs, mais également le chef de la junte militaire, feu le Général Robert Guéi. En outre, la France étant pays colonisateur de la Côte d`Ivoire, tout ce qui concerne la défense du territoire ivoirien semblait relever (de façon incompréhensible) de sa compétence. Ce qui rendait déjà les choses difficiles d`autant qu`elle (France) ne voulait pas d`un chef d`Etat capricieux et trop libre à la tête de la Côte d`Ivoire. Le Président de la République ne croyait pas si bien dire lorsqu`il déclarait que son pays n`était pas doté d`une armée capable de faire front aux attaques. Aujourd`hui, ce n`est un secret pour personne, la Côte d`Ivoire bénéficie d`un dispositif impressionnant en armement. Les hommes pour conduire la Défense et la sécurité ont déjà fait la preuve de leur expertise et de leur disponibilité. Pour en savoir davantage, il n`y a qu`à se référer à l`opération dignité qui a d`abord ébloui la France avant de l`énerver par effet de jalousie. La suite, on la connaît. Une bonne partie de la flotte aérienne a été détruite. C`est dire que le Président Gbagbo a vraiment bâti son armée et formé les hommes pour servir la Nation ivoirienne, rien que ça.

La nomination des Préfets et Gouverneurs militaires

C`est de retour de la région du moyen-Cavally où il a effectué une tournée du 14 au 16 juin 2005, à la suite des massacres des populations civiles que le Président de la République a, le vendredi 17 juin 2005, dans un message adressé à la population, annoncé un plan visant à sécuriser les populations et les activités socio-économiques de cette région. Outre ce plan de sécurisation du Moyen-Cavally, le District d`Abidjan était aussi pris en compte car, il était devenu, pendant la guerre, le théâtre d`actes de vandalisme de toute nature. Ainsi, pour traduire en mesure concrète ce plan de sécurisation, un décret présidentiel, portant institution d`un Gouvernorat et d`un préfectorat militaire dans la région du Moyen-Cavally va être signé. Du coup, les villes et départements comme Guiglo, Duékoué, Bloléquin, Toulépleu, Bin-Houyé, Zouhan-Houin vont être sous l`emprise de gouverneurs et préfets militaires.
Création du Centre de commandement des opérations de sécurité (Ce COS)
Concernant le District d`Abidjan, un autre décret portant création d`un Centre de commandement des opérations de sécurité en abrégé CeCOS, un autre décret portant nomination du commandant du CeCOS et de son adjoint. L`objectif, comme cela a été soulevé plus haut, c`était de parvenir à la création de l`autorité particulière de défense et de sécurité des populations mais surtout des biens en Côte d`Ivoire. Et ce, en plus du dispositif général mis en place par les Forces de défense et de sécurité sous l`autorité du Chef d`état-major des armées (Cema). Pour la désignation des responsables militaires pour animer ces structures créées, le chef de l`Etat s`est appuyé, selon un officier de l`Armée, "sur des hommes de valeurs, des militaires de carrière dont la valeur et l`expérience sont solidement établies". Ce n`est donc pas sous la base d`artifices tribaux que sont nommés les hauts responsables, mais surtout sur la base de la compétence et de l`expérience, ferments nécessaires pour une sécurité sans faille du territoire ivoirien.

La création du Centre de commandement intégré (Cci)

Après la signature de l`accord politique de Ouaga entre le Président de la République et Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles, des dispositions dudit accord, visant à susciter la refondation de l`Armée ivoirienne, ont été évoquées au cours des nombreuses réunions entre les deux armées, mais et surtout sous l`impulsion du chef de l`Etat, chef suprême des Armées. Ainsi, va voir le jour, petit à petit, le Centre de commandement intégré (Cci). Une sorte d`armée regroupant à la fois les Fds et Fafn. En effet, s`il est vrai que la création du centre de commandement intégré découle de l`accord politique de Ouaga, il n`est pas moins vrai que l`accord lui-même qui est un pur produit du dialogue direct, est l`?uvre du Président de la République. Ainsi, en acceptant la refonte de l`armée, le Président de la République satisfait à l`une de ses préoccupations qui est de bâtir une véritable Institution de défense et de sécurité du territoire ivoirien.

Simplice Zahui
simpliceahui@yahoo.fr

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