lundi 31 août 2009 par Nord-Sud

l est 12h et demi, sous un temps plutôt agréable. Mais, dans la salle des flagrants délits du Plateau, c'est la fatigue, le stress, l'angoisse et la peur. Après plusieurs dossiers liquidés ce vendredi 28, le juge est au dossier n° 27. Le procès est presqu'à son terme lorsqu'un cri retentit dans la salle. Mlle Koffi Ema gît au sol, sous la barre. Elle vient de s'écrouler après les réquisitions du procureur. Deux des policiers qui sont dans la salle se précipitent vers elle. Ils essayent de la relever, elle est molle dans leurs bras. Il faut une trentaine de secondes pour qu'Ema reprenne peu à peu ses sens. Elle ne peut toujours pas se tenir débout. On la conduit vers le box des accusés pour la faire assoir. La prévenue respire difficilement. Son pantalon noir et son tee-shirt bleu sont poussiéreux. Konaté Marie-Laure, avec laquelle elle comparaît est remarquablement vêtue d'une longue jupe aux mêmes motifs que le corsage. Ema la rejoint à la barre quelques minutes après, le procès reprend. Le juge n'a pas encore dit son dernier mot, mais, les réquisitions du procureur qui ont effondré Koffi Ema inquiètent les filles.

Koffi Ema, 25 ans, et Konaté Marie-Laure, 31 ans, directrice de société, sont accusées de coups et blessures volontaires sur la belle-mère d'Ema. La famille habite Angré. La belle-mère n'ayant pas supporté l'agression qu'elle qualifie de la 10ème du genre, a porté plainte au 22ème arrondissement contre sa belle-fille et Marie-Laure. Venue à la barre, elle déclarait quelques minutes avant le malaise d'Ema qu'elle retirait sa plainte:

-J'annule ma plainte, mais je veux qu'elles me promettent que jamais, je ne serais battue.
Ce qui n'avait pas empêché le procureur de requérir 6 mois assortis de sursis.
-On ne frappe pas sa belle-mère quel que soit le motif, a-t-il expliqué.
On le voit, Ema qui ne savait pas ce que signifie le sursis, s'est effondrée à la barre. Avant la sentence du juge, Me Obou l'avocat des prévenues a signalé qu'il y avait toujours des dissensions entre les filles et la belle-mère par la faute de cette dernière.
-Chacun doit jouer son rôle pleinement, conseille le juge à la famille venue au procès. Les personnes âgées doivent supporter les caprices des enfants. (Il s'adresse à la belle-mère). Cependant, c'est votre belle-mère quelles que soient ses actions, vous devez la considérer comme telle.

Le juge donnera finalement 15 jours assortis de sursis aux prévenues. Ema a eu peur pour rien.

Raphaël Tanoh

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