samedi 29 août 2009 par Nord-Sud

Tu me rembourses, je te libère
Le dossier n° 3 des flagrants délits de ce vendredi a offert au public une scène peu ordinaire. Le plaignant arrive à la barre. Il s'adresse au juge.
- S'il me rembourse, je le libère, s'il ne me rembourse pas, je le laisse aller en prison.
Le juge est surpris.
- Même si vous retirez votre plainte, le procureur va le poursuivre.
Le prévenu s'appelle Kouadio Kouamé, 28 ans. Il est chauffeur de taxi pour le compte du plaignant et est accusé de vol.
- Je n'ai volé que le pneu, explique-t-il au magistrat.
- Quel pneu ? demande le juge.
- Le pneu secours. Ma fille était malade, j'ai vendu le pneu à 20.000 Fcfa pour la soigner.
- Il a aussi volé le gasoil, mes batteries même la boîte de graisse, ajoute le plaignant. Je réclame 309.000 Fcfa.
En fin de compte, le plaignant retire sa plainte. Kouadio accepte de rembourser. Il sera condamné à 10 jours.
- Ce qui signifie qu'on te libère en même temps, ajoute le juge.
- Oui, sourit Kouadio.
- Si vous êtes vraiment un voleur, vous reviendrez.


3 ans pour coups et blessures volontaires

On ne finira jamais d'apprendre au tribunal. Pour le même délit, la peine varie. Accusé de coups et blessures volontaires sur son ami, Ouattara Souleymane ne pensait pas passer trois ans dans les geôles de la Maca. Il avait simplement bu ce jour-là à Attecoubé. Lorsque son ami est venu lui réclamer son téléphone, Ouatt a voulu jouer les durs. Je voulais l'effrayer , dit-il au juge ce vendredi. Il prend une bouteille, la brise et pourchasse le garçon. La victime tombe, Ouatt lui fait une petite entaille au le pied puis à la cuisse. Le garçon hurle. Il n'aura son salut que grâce aux autres clients du bar.
-Pardon M. le juge, j'avais trop bu.
-Vous êtes un individu dangereux, lui dit le juge.
Ouattara Souleymane prend 3 ans fermes. Il n'en revenait pas. Pour ce qu'il croyait être simple un amusement


20 ans pour un fichu portable

- Je vous demande d'expliquer le vol, insiste le juge des flagrants délits du Plateau.
Coulibaly Mohamed ne dit rien. Le prévenu est accusé du vol d'un téléphone portable. Les circonstances du délit sont graves. C'est un vol en réunion. Mohamed et ses amis ont mis un couteau sur le cou d'un étudiant qui rentrait chez lui à Adjamé. Ils ont dépouillé la victime sous la menace de l'arme.
Le procureur requiert 10 ans pour
Mohamed.
- Je vous demande pardon, implore le prévenu.
- Si je vous ai demandé d'expliquer les faits, c'était pour voir les circonstances atténuantes, rétorque le juge. 20 ans fermes.

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