lundi 24 août 2009 par Le Temps

Les locataires de la cité Cnps de Cocody Lycée technique se disent menacés d'expulsion de leur maison par les dirigeants de cette structure de sécurité sociale.

Cette affaire semble résister aux gouvernements. Et la conférence de presse du samedi dernier, exprime bien le ras-le-bol des locataires de la Cité Cnps de Cocody Lycée technique. " Toutes nos démarches censées aboutir ont buté sur le refus catégorique de la Cnps de céder les maisons. Alors que les maisons de la Cnps de Treichville, Adjamé Renault, Bouaké et Daloa ont été vendues aux locataires sans contrat de bail avec promesse de vente. Pourtant, nous concernant, notre contrat de bail fait mention de promesse de venteIl ne s'agit ni plus ni moins que d'une stratégie malsaine des décideurs de la Cnps visant à nous expulser des maisons que nous habitons depuis 42 ans pour les revendre à des clients plus offrants ". Ces propos emprunts de dépit et de révolte du secrétaire général de l'association des locataires de cette cité résument bien le malaise entre la Cnps et ses locataires. Le rebondissement de cette affaire qui court depuis 1968 -date de la première lettre circulaire invitant les locataires désireux d'acquérir les maisons d'en faire la demande- est la conséquence d'une autre lettre adressée par un notaire au syndic de la cité Cnps, en février 2005, confirmant les conditions de vente des maisons qu'ils occupent. Ces conditions précisent les prix de cession des habitations. A savoir : 12500000 de Fcfa pour les appartements et les magasins; 27500000 Fcfa pour les villas; 21 millions de Fcfa les duplex. Des coûts assortis d'une condition de paiement de 20% du prix de cession dans un délai de 60 jours à compter de la date de réception de la lettre. Le reliquat devant être versé 12 mois plus tard. Des conditions hors de portée et non justifiées, selon les locataires. D'abord, parce que les locataires étant à la retraite depuis bien longtemps n'ont plus accès aux crédits bancaires. Ensuite, ils estiment, après 42 ans passés dans ces maisons, les avoir amorties. Ils se disent enfin surpris que la Cnps créée pour matérialiser la politique sociale de l'Etat se lance dans un des enchères à but mercantile. "Depuis 1987, ces appartements ont été amortis à l'échéance. Il n'est donc pas raisonnable qu'on nous dise que nous sommes dans un contrat où nous devons payer 12 millions de Fcfa en un an. D'ailleurs depuis 1986, un procès verbal du conseil d'administration de la Cnps constatait déjà un retard dans la cession des bâtiments". Yapo Ahué Raymond, le président des locataires pense qu'il y a une injustice. Et s'offusque de l'attitude la Cnps qui se refuse à toute discussion. Si estime-t-il, par ailleurs, comme cela est consigné dans un mémorandum datant de novembre 2004, des modalités financières devaient être fixés, cela devait se faire en accord avec les locataires. Et à ce niveau M. Yapo se veut conciliant : "Nous pouvons accepter de payer. Mais que la Cnps nous vende à des prix symboliques". Un montant correspondant, selon le président, à la valeur résiduelle des maisons au 8 septembre 1986. Soit 2991594 Fcfa au comptant et 4 500000 Fcfa payable sur 5 ans. En tout cas, les locataires de la cité Cnps sont déterminés à affirmer leur propriété sur les maisons qu'ils occupent. Ils en appellent à l'arbitrage du chef de l'Etat. Mais en entendant l'aboutissement de cette affaire, la cité continue de se dégrader.
Emmanuel Fofana
efofana7@yahoo.fr

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